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L’avion solaire Solar Impulse reprend son tour du monde


L'avion solaire Solar Impulse survole San Francisco avant son atterrissage à Moutain View le 23 avril 2016. (Photo : AFP)

L’avion solaire Solar Impulse 2 a repris son tour du monde et décollé lundi matin près de San Francisco, en Californie, pour sa 10e étape à destination de Phoenix, en Arizona, qu’il atteindra dans la soirée.

L’appareil expérimental révolutionnaire qui fonctionne grâce à des batteries nourries à l’énergie solaire était arrivé à San Francisco le 24 avril depuis Hawaï. Piloté par le Suisse André Borschberg, il a décollé de l’aéroport de Moffett à 05h00 heure locale, peu avant le lever du jour. Son vol vers Phoenix, long d’un peu plus de 1.150 kilomètres, doit durer environ 16 heures et 20 minutes. Il est attendu dans l’Arizona, également dans l’ouest des États-Unis, dans la soirée (vers 04h20 heure locale mardi).

Pour rallier Phoenix, André Borschberg va notamment survoler le désert de Mojave.

Les batteries de l’appareil étaient presque pleines au décollage et elles se sont peu à peu déchargées durant les premiers instants, quand il volait dans l’obscurité. «Quand le soleil va monter dans le ciel, les réserves d’énergie de Solar Impulse 2 vont commencer à se recharger, grâce à toute cette énergie verte», a tweeté André Borschberg après une heure de vol, avec une photo du lever du soleil.

Cette étape est bien plus courte que la précédente, au cours de laquelle l’autre pilote de l’avion, le Suisse Bertrand Piccard, a tenu les commandes durant environ 60 heures entre Hawaï et San Francisco, ne s’octroyant que quelques siestes de 20 minutes. La traversée du Pacifique, effectuée en deux étapes, représentait la partie la plus périlleuse du tour du monde de Solar Impulse 2 en raison de l’éloignement des sites d’atterrissage en cas de problème.

Au cours de la première partie de cette grande traversée océanique, entre Nagoya et Hawaï, Solar Impulse 2 avait battu le record du plus long vol par un avion solaire au-dessus de l’océan. André Borschberg avait piloté durant 5 jours et 5 nuits consécutifs (117 heures au total), mais cela n’avait pas été sans poser quelques problèmes.

Sensible aux turbulences

Les batteries de l’appareil, sérieusement mises à contribution, avaient surchauffé et l’avion a ainsi dû faire une longue escale technique de près de 10 mois à Hawaï pour régler ces problèmes de batteries avant de pouvoir repartir il y a une dizaine de jours. Le «SI2» fonctionne grâce à des batteries se rechargeant grâce à plus de 17 000 cellules photovoltaïques installées sur ses ailes qui captent l’énergie solaire.

L’avion ne pouvant transporter qu’un seul pilote, Bertrand Piccard, âgé de 58 ans, et son compatriote André Borschberg, 63 ans, se relaient à chaque étape pour accomplir à tour de rôle les longs vols en solitaire.

«Nous continuons l’aventure à travers les États-Unis, avec l’ambition de montrer à tout le monde que si un avion peut voler nuit et jour sans essence, nous pouvons tous utiliser cette même technologie verte au sol pour développer de nouveaux marchés industriels et stimuler la croissance économique, tout en protégeant l’environnement», a indiqué Bertrand Piccard dans un communiqué.

Solar Impulse 2 est parti le 9 mars 2015 d’Abou Dhabi pour Mascate avant de voler vers Ahmedabad (Inde), Varanasi (Inde), Mandalay (Birmanie), Chongqing (Chine), Nanjing (Chine), Nagoya (Japon), Hawaï et San Francisco. Après Phoenix, trois autres étapes doivent le conduire à New York, avant la longue traversée de l’Atlantique. L’envergure des ailes du Solar Impulse 2 est équivalente à celles des plus gros avions commerciaux (63,4 mètres) pour un poids de seulement 1,5 tonne (poids d’une fourgonnette), ce qui rend l’appareil très sensible aux turbulences.

L’équipe de Solar Impulse doit ainsi choisir soigneusement ses fenêtres météorologiques pour voler en sécurité et a déjà connu quelques péripéties, avec notamment un atterrissage mouvementé à Nanjing en raison du vent. Son escale à Nagoya était elle aussi impromptue: l’avion devait initialement voler directement de Nanjing jusqu’à Hawaï mais les conditions météorologiques l’avaient contraint à se poser en cours de route en attendant une fenêtre plus favorable.

L’avion équipé de quatre hélices vole assez doucement: une heure après son décollage lundi, André Borschberg croisait ainsi à environ 45 km/h alors qu’il prenait son petit déjeuner dans l’habitacle exigu de l’appareil.

Le Quotidien/AFP