Le groupe français DCNS a remporté mardi face à ses concurrents allemand et japonais un mégacontrat estimé à 34,5 milliards d’euros en vue de la construction de la prochaine génération de sous-marins australiens, une bonne nouvelle pour l’emploi.
Parfois surnommé « le contrat du siècle », la commande australienne, d’un montant estimé à 50 milliards de dollars australiens (34,5 milliards d’euros), est le plus important contrat de défense passé par l’Australie. S’il est confirmé, il sera le plus important conclu par la France avec un pays étranger. L’ampleur des retombées économiques, et notamment la part qui reviendra aux industriels français, est cependant impossible à préciser pour le moment car le choix de DCNS, annoncé par le Premier ministre australien Malcolm Turnbull, ouvre la voie à des négociations exclusives qui permettront de définir les contours exacts du contrat.
Le président @fhollande est au siège de @dcnsgroup pour saluer l’accord autour de la construction de 12 sous-marins pic.twitter.com/kfA93PfQzf
— Élysée (@Elysee) 26 avril 2016
« Ce n’est que le début de l’aventure, on a encore beaucoup de choses à négocier devant nous », a indiqué le PDG du groupe DCNS, Hervé Guillou sur la radio BFM Business. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui estime qu’ « une partie significative » du gâteau reviendra à la France, se rendra « en Australie dans peu de jours pour établir la feuille de route » du projet. Les négociations devraient aboutir d’ici la fin 2016 ou le début 2017, a-t-on indiqué dans son entourage.
« 3 000 à 4 000 emplois » probables en France
Le contrat, estimé au total à 34 milliards d’euros, porte sur 12 sous-marins d’attaque à propulsion diesel et électrique, dont au moins 10 construits en Australie, ainsi que sur la maintenance et la formation des équipages. Il comprend aussi les systèmes de combat des sous-marins qui seront, eux, américains et représentent environ 30% du total (soit environ 10 milliards d’euros), selon l’entourage du ministre de la Défense, qui espère que la partie sonars soit décrochée par le français Thales.
« Ce nouveau succès sera créateur d’emplois et de développement en France comme en Australie », a réagi l’Élysée, tandis que l’entourage du ministre de la Défense évoque un ordre de grandeur « probablement de 3 000 à 4 000 emplois » pérennisés en France. Une échelle confirmée par le groupe lauréat : environ 4 000 personnes en France vont être mobilisées à des degrés divers par ce contrat qui nécessitera 4 millions d’heures de travail pour DCNS et ses sous-traitants. Les emplois français seront avant tout créés à Cherbourg, le site de construction des sous-marins, ainsi qu’à Brest, Lorient et Nantes.