Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
L’homme interpellé mercredi est lié à la mouvance islamiste. Il a été relâché quelques heures après son arrestation.
L’intervention de la police rue Gillardin a causé un vif émoi dans la commune de Pétange. (Photos : AFP/ISabella Finzi)
Le parquet a fini par avouer plus d’une journée après les faits ! L’homme qui a été interpellé par les unités spéciales mercredi, à 14h, dans une chambre au-dessus d’un café de la rue Gillardin, à Pétange, est lié à la mouvance islamiste.
Les autorités judiciaires et policières avaient refusé, mercredi, de donner des détails sur cette intervention qui n’est pourtant pas passée inaperçue.
Vers 14h, la rue Gillardin et d’autres artères situées non loin de la place du Marché ont été fermées à la circulation. Commerces et cafés du secteur ont été évacués et des agents lourdement armés ont quadrillé la zone. Ce sont ensuite les unités spéciales de la police grand-ducale qui sont entrées en action. Elles ont investi un café et pénétré dans une chambre à l’étage.
C’est là que se trouvait leur cible : un jeune homme de 27 ans n’ayant pas la nationalité luxembourgeoise. L’individu a été menotté et embarqué au poste. Le périmètre de sécurité a finalement été levé vers 16h.
Mercredi, le parquet n’a pas voulu entrer dans les détails de cette affaire. Il s’est juste borné à préciser que l’individu interpellé était « lié au grand banditisme ». Hier, les autorités judiciaires ont finalement cédé face aux nombreuses interrogations entourant cette action de la police de grande ampleur qui a eu lieu en pleine journée au centre-ville de Pétange. Du bout des lèvres, les représentants du parquet ont finalement avoué, hier, que cet homme était lié à la mouvance islamiste. Oublié le grand banditisme donc…
> L’enquête se poursuit
Plus surprenant encore dans cette affaire : le suspect a été libéré quelques heures à peine après son arrestation. Il est sorti libre du commissariat mercredi soir. « L’enquête suit toujours son cours », a précisé hier, d’emblée, le porte-parole du parquet, Henri Eippers. Des délits liés à des possession illégale d’armes et incitation à la haine sont évoqués.
Mercredi, la perquisition qui a suivi l’interpellation n’a pas permis, apparemment, de mettre en cause le suspect. Ce dernier est défavorablement connu des services de police et vient des Balkans, selon le procureur d’État George Oswald qui a pris la parole, hier, sur RTL.
Des questions se posent néanmoins : pourquoi la police a-t-elle déclenché cette intervention en pleine journée ? Y avait-il urgence ? En effet, les policiers auraient pu cueillir leur homme au petit matin, comme cela se fait le plus souvent. Cela aurait, en plus, permis aux policiers et au parquet d’agir en toute discrétion et d’éviter ainsi le flot de questions des médias luxembourgeois quant à cette affaire.
Hier, le parquet a refusé de donner des informations sur ce que cherchait exactement la police et pourquoi l’intervention avait eu lieu en pleine journée, au moment où les habitants vaquent à leurs occupations dans les rues.
De notre journaliste Laurent Duraisin
