Luc Holtz a tendu la main à Dwayn Holter, dans une forme que le joueur lui-même estime insuffisante pour le niveau international.
Le néo-Eschois se confie sur un physique qui le mine. Taux de masse grasse trop élevé, cinq kilos en trop et… cheville toujours curieuse, le milieu de terrain n’a toujours pas retrouvé son corps de jeune premier. Et les récriminations du sélectionneur le poussent à en faire encore plus. Il n’a pas le choix: à l’entraînement, il est méconnaissable.
D’où vient-elle, celle couleur de cheveux (et de barbe) blond platine ?
Dwayn Holter : Je l’ai fait comme ça, la semaine dernière, pour changer. Juste pour le délire. Mes coéquipiers réagissent bien. Maintenant, ils m’appellent Djibril Cissé…
Avec quelques kilos en trop, à en croire les staffs techniques du Fola et de la sélection.
Avant l’Ukraine (NDLR : le 14 juin 2015) et ma blessure, je pesais 75 kilos et j’étais bien. Aujourd’hui, j’en pèse 80, mais lors du stage de début d’année, en Turquie, j’en pesais carrément 84. J’espère pouvoir montrer au coach que je progresse. Je retrouve vraiment le sourire au Fola, mais je suis encore loin du niveau que j’avais avant mon souci. Je suis loin.
Un retour à votre meilleur niveau s’annonce plus dur que prévu ?
Je sais que ce sera compliqué. Notamment parce que ma cheville n’est toujours pas guérie.
Cela fait neuf mois tout de même.
Attention, je n’ai pas mal, mais visiblement, cela me dérange. Moi, je ne le remarque pas vraiment, mais on m’a dit que je cours différemment, bizarrement. Et puis je ne suis plus aussi dynamique sur mes appuis.
Comment luttez-vous ?
Je me renseigne auprès des kinés de la sélection pour obtenir de nouveaux rendez-vous et de nouveaux diagnostics. Et puis la nutritionniste de la FLF m’a donné un programme pour ma nourriture. Pour ce que je dois manger ou pas. Surtout pas de porc, de la viande blanche. Pas trop de sauce. Et puis des légumes. Mais je n’aime pas trop les légumes. Je me force.
Votre hygiène de vie est en cause ?
À Aalen (NDLR : où son coach l’avait blacklisté), je m’entraînais moins souvent, et les week-ends, je ne faisais rien. Par désœuvrement, je mangeais. Avant l’Ukraine, j’étais à 8% de masse grasse. À Aalen, j’étais monté à 15%. J’étais revenu à 11% en janvier.
Comment avez-vous vécu le petit coup de pression médiatique que vous a mis le sélectionneur lors de sa conférence de presse pour l’annonce du groupe ?
Il a tout à fait raison. Il est dur avec moi, mais ce qu’il a dit me pousse. Je dois en faire encore plus. Il sait que si je suis à 100%, j’ai la qualité pour jouer à un niveau bien supérieur. Je suis bien content d’être là pour montrer que je travaille pour revenir. Mais je ne sais pas du tout comment cela va évoluer. En foot, cela peut aller très vite vers le haut, ou très vite vers le bas. Moi, j’espère être revenu vers la fin de saison. Mais pour le moment, je ne suis pas à 100%. Je ne sais même pas combien de minutes au niveau international je peux avoir dans les jambes.
Recueilli par Julien Mollereau