Mercredi soir, les Brasseurs se sont fait surprendre par des Eschois autrement plus combatifs (20-23) lors de la 3e journée du play-off titre de la Sales-Lentz League. Käerjeng perd du terrain sur les Red Boys, vainqueurs la veille de Dudelange (33-26).
« Je me méfie des bêtes blessées… » Alors qu’il s’échauffait, Chris Auger n’était pas d’humeur à vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Aussi amoché soit-il. C’est qu’Esch se présentait quand même dans un sale état, privé qu’il était de Kohl (genou) et Pulli (cheville), deux pions essentiels de sa base arrière, et ne comptait que onze joueurs sur la feuille de match dont deux gardiens.
« Nous aussi, il nous en manque… », lâche le gardien international faisant référence à Tom Meis, bien évidemment, mais aussi à deux autres de ses équipiers, dont un, pourtant, bien présent sur le banc : Volpi.
Avec sa main gauche emballée comme un colis de la poste, on en déduisait que c’était la raison de son indisponibilité. En fait, pas du tout. La véritable raison est ailleurs et date de mardi soir : après cinq minutes d’entraînements, Volpi se prend un mauvais coup (involontaire) de Kekési au niveau des côtes. Résultat, l’Italien est hors service tandis que le second, lui, était hier soir chez lui, grippé…
Deux absences pouvant dès lors expliquer le peu de ballons récupérés par une défense bascharageoise privée de ses deux tours de contrôle. Ce qui empêcha dès lors, les Brasseurs, dont la principale qualité est de se projeter rapidement vers l’avant une fois le cuir récupéré, de développer leur jeu habituel..
Milosevic fait des merveilles
Malgré tout, ces deux absences ne pouvaient pas expliquer pour autant le visage affiché hier soir par un Käerjeng méconnaissable. Ce dernier a-t-il commis l’erreur de snober son adversaire? C’est ce qui se disait du côté eschois après le coup de sifflet final. Holger Schneider, son entraîneur, aurait même fait remarquer la décontraction voire la nonchalance affichée par les Brasseurs quelques minutes avant le coup d’envoi. De quoi ragaillardir une formation qui, sans développer du grand handball, allait se montrer remarquable d’application et de combativité.
Le début de rencontre confirme immédiatement la théorie du technicien allemand. Alors qu’on s’attend à ce qu’il profite de ce duel avec une équipe eschoise amoindrie pour faire le métier et prendre ses distances avec Dudelange et son adversaire du jour, voilà que le dauphin des Red Boys se noie littéralement, incapable de sortir la tête de l’eau. Au sortir d’une première période guère brillante, Käerjeng pointe néanmoins devant (14-12). On se dit que ça ne peut pas être pire au retour des vestiaires. Et pourtant…
Si Käerjeng est décidé à passer la vitesse supérieur, il tombe très rapidement sur un grand, mais alors très grand Milosevic. Le portier serbe effectuant pas moins de quatre parades de suite! Ce qui permet aux siens de revenir puis de passer devant (14-15, 39 e ). À la ramasse, Käerjeng n’inscrit que six buts en seconde période et s’incline face à un adversaire que Dany Scholten comparaît à un boxeur. « Il n’est jamais aussi dangereux qu’après un mauvais coup… » Ce vilain coup a dû faire sourire du côté de Differdange…
Charles Michel