Standard & Poor’s est devenue hier la première grande agence de notation à payer cher son rôle controversé dans la crise financière en acceptant de verser au total 1,5 milliard pour mettre fin aux litiges nés de la crise des subprimes.
L’État fédéral avait porté plainte en février 2013 contre S&P, l’accusant d’avoir surévalué la solidité des titres de dettes émis entre 2004 et 2007 comprenant des subprimes. (Photos : AFP)
Filiale du groupe américain McGraw-Hill, S&P a accepté de verser 1,37 milliard de dollars aux autorités américaines pour éviter un procès qui aurait étalé au grand jour les pratiques des agences de notation, accusées de conflits d’intérêts pour ne pas perdre des clients dans la notation des subprimes immobiliers.
Cet accord, signé avec le département de la Justice américain et dix-neuf États, est accompagné d’un autre arrangement à l’amiable avec un fonds de pension de Californie, Calpers, à qui S&P va verser 125 millions de dollars pour les mêmes raisons. Les investisseurs se reposent sur les agences de notation, censées évaluer la qualité d’un produit financier et les risques d’insolvabilité d’un emprunteur, pour acheter ou investir dans un actif. Ces notes vont du triple A, la meilleure possible, à C ou D, deux notes qui indiquent qu’un emprunteur présente de forts risques de ne pas pouvoir honorer ses échéances.
L’État fédéral avait porté plainte en février 2013 contre S&P, l’accusant d’avoir surévalué la solidité des titres de dettes émis entre 2004 et 2007 comprenant des subprimes, ces produits financiers adossés à des prêts hypothécaires qui ont fait vaciller le système financier international en 2008-2009.
Moody’s est aussi dans la ligne de mire des autorités américaines pour ses mêmes évaluations entre 2004 et 2007. Pour l’instant Fitch, la troisième grande agence, n’a pas encore été inquiétée.
Le Quotidien (avec AFP)