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Podemos ne négocie plus avec les socialistes


Pablo Iglesias, leader de Podemos. (photo AFP)

Le parti de gauche radicale Podemos a annoncé mercredi qu’il suspendait les négociations avec les socialistes espagnols en vue de la formation d’un gouvernement de coalition en Espagne, après l’accord du PSOE avec le parti de centre libéral Ciudadanos sur un programme rejeté par Podemos.

Cet accord « empêche la possibilité de former un gouvernement pluriel et de changement », a déclaré lors d’une conférence de presse Inigo Errejon, le numéro deux de Podemos, dont le soutien est indispensable aux socialistes pour obtenir l’investiture du Parlement, lors d’un débat prévu à partir du 1er mars. Après cet accord, « nous sommes condamnés à l’échec de l’investiture », de Pedro Sanchez, a annoncé M. Errejon.

Pour Podemos, le PSOE a embrassé l’idéologie libérale de Ciudadanos, en matière notamment de droit du travail, et leur programme ne garantira pas une plus grande défense des travailleurs, alors qu’une réforme du marché du travail menée par la droite en 2012 avait déjà considérablement réduit leurs droits. L’accord signé mercredi par PSOE et Ciudadanos, qui implique le soutien des centristes à l’investiture du leader socialiste, « nous rapproche des politiques économiques dont nous voulons sortir », a dit le chef des négociateurs de Podemos.

Les élections législatives du 20 décembre ont laissé un paysage politique fragmenté en Espagne, avec quatre grandes formations dont aucune n’a assez d’élus pour diriger seule: les conservateurs du Parti Populaire sortant sont premiers, suivis du Parti socialiste (PSOE), du parti de gauche radicale Podemos et de Ciudadanos. Pedro Sanchez, le secrétaire général du parti socialiste a été chargé de former un gouvernement, son rival de droite, le chef du gouvernement sortant Mariano Rajoy, ayant renoncé faute de soutiens.

Mais après l’annonce de Podemos, il est pour l’instant condamné à l’échec, le PP ayant aussi annoncé qu’il votera contre lui. En rompant les négociations, le numéro deux de Podemos a annoncé à demi-mot mercredi qu’il voterait aussi contre, en une phrase: « Sanchez ne pourra compter que sur l’abstention du PP », autrement dit, pas celle de Podemos.

Le Quotidien / AFP