Avec Deadpool, Tim Miller met à l’honneur un antihéros de l’écurie Marvel.
Ça devait bien arriver un jour : grande réserve de superhéros de comics outre-Atlantique, l’écurie Marvel sort son antihéros. C’est Wade Wilson, alias Deadpool. Certes moins connu que ses collègues dessinés X-Men, Wolverine, Thor ou Spider-Man, il compte tout de même un sacré grand nombre de fans. Le cinéma étant en Amérique essentiellement une affaire de dollars, voici sur les écrans l’adaptation de ses aventures, simplement titrées Deadpool , un film réalisé par Tim Miller.
Avec ce nouveau film, on a donc un antihéros, certainement le plus atypique de l’univers Marvel. Au départ de l’histoire, sous le nom de Wade Wilson, il est militaire des Forces spéciales, puis devient mercenaire. Souffrant d’un cancer en phase terminale, il va être le sujet d’une expérimentation médicale qui lui assure l’accélération de ses pouvoirs de guérison. Mais il va rester défiguré.
Dès lors, il sera Deadpool, le vengeur masqué. Avec un humour noir survolté, il se lance dans la traque de l’homme qui a bien failli anéantir sa vie. On rappellera que ce personnage déjanté a été créé par l’auteur-dessinateur Rob Liefeld et le scénariste Fabian Nicieza, et est apparu, la première fois, dans le comic New Mutants vol. 1 # 98 . On rappellera également que ce n’est pas la première fois qu’on voit un antihéros «trash» : il y eut en effet l’alcoolique Hancock (2008), les furieux Guardians of the Galaxy (2014), ou le microscopique Ant-Man (2015), avec le personnage principal qui sort de prison dès le début de l’histoire…
«Deadpool, c’est mon alter ego!»
Interdit en Chine à cause du langage, de la violence et de la nudité (!), Deadpool n’a coûté «que» 50 millions de dollars (environ 40 millions d’euros) selon la production, « moins que le budget cocaïne d’ Avengers ! », selon l’acteur et coproducteur Ryan Reynolds. Un budget riquiqui puisque, pour un film de superhéros, ça tourne généralement à 200 millions d’euros. Explication de la production : « Tim Miller a réalisé ce film dans une liberté artistique très importante, ce qui est rare dans ce genre. » On ajoutera que Miller s’est appuyé sur un scénario écrit par Rhett Reese et Paul Wernick- tenus outre-Atlantique pour des maîtres de l’humour grinçant (à preuve, Monsters, Inc. ou Zombieland ).
Et puis, il y a Ryan Reynolds, 39 ans, Canadien né à Vancouver. En près de 25 ans de carrière, il a tourné dans 55 films et séries télévsiées. On l’a vu amoureux de Sandra Bullock dans The Proposition (2009), enterré vivant dans Buried (2010), traumatisé par la disparition de sa fille dans The Captive (2014), ou tueur schizophrène dans The Voices (2014).
Dans Deadpool , il est Wade Wilson. Il évoque son personnage : « C’est un mutant qui occupe une place à part chez les X-Men. Égocentrique, sarcastique et violent, il prend plaisir à tuer des gens, tire profit de chaque situation et passe son temps à se moquer de lui-même. Un type bizarre, mais cool. Mon alter ego et le personnage qui me tient le plus à cœur. Même si ce n’est pas Macbeth! »
Il confesse qu’il n’était pas spécialement accro aux superhéros, mais quand il a découvert Deadpool, il a avalé en une journée l’intégrale de ses aventures et décidé d’en faire un film. Et c’est ainsi qu’avec ce vengeur masqué on a un film politiquement incorrect et jouant à fond l’autodérision, mêlant action et humour.
Serge Bressan
Deadpool, de Tim Miller. (États-Unis/Canada, 1 h 49) avec Ryan Reynolds, Morena Baccarin, Ed Skrein…