En donnant l’adresse de la planque des terroristes à Saint-Denis, Sonia a permis au Raid de donner l’assaut le 18 novembre dernier et de neutraliser Abdelhamid Abaaoud.
Selon un document exclusif RMC et BFM TV, quelques jours après les attentats de Paris, le témoignage de cette amie d’Hasna Aït Boulahcen, cousine d’Abelhamid Abbaoud, aurait permis de localiser ce dernier, à Saint-Denis. Les indices que Sonia a donné ont permis à la police d’arriver à la planque d’Abdelhamid Abaaoud et de ses complices.
Le dimanche 15 novembre, deux jours après les attentats de Paris et Saint-Denis, Sonia est en compagnie de son amie Hasna Aït Boulahcen. Ce jour-là, Hasna reçoit un appel provenant de Belgique d’un homme lui demandant de trouver un véhicule « pour aller récupérer une personne qui a besoin d’un hébergement ». L’homme précise alors que c’est son cousin qui lui a demandé de la joindre. Un rendez-vous est alors fixé dans une zone industrielle d’Aubervilliers en Seine-Saint-Denis.
Sonia décide alors de se rendre sur place avec Hasna. Arrivées au point de rendez-vous, un homme sort d’un buisson. Sonia ne le reconnaît pas tout de suite et met du temps à comprendre qu’il s’agit d’Abdelhamid Abaaoud. « Il avait un bob sur la tête, des baskets orange, un bombers, pour moi c’était un Roumain. En plus, il avait le sourire, il ressemblait pas du tout à un terroriste », déclare la jeune femme.
Lorsqu’elle se rend compte qui elle a en face de lui elle lui demande : « Monsieur, vous avez participé au 13 novembre, à ce qui s’est passé ? Il me dit, normal, les terrasses, c’est moi. Et je lui dis : mais vous avez tué des gens, vous avez tué des innocents. Il me dit non, ils ne sont pas innocents, il faut regarder ce qu’il se passe chez nous en Syrie ».
Sonia décrit l’homme comme étant extrêmement « fier de lui ». « Il raconte ça comme s’il racontait qu’il est parti faire les courses et qu’il avait trouvé un baril de lessive en promotion. Il est content, voilà », raconte Sonia à RMC. Abaaoud lui explique d’ailleurs qu’il est rentré en France « sans document officiels » et sans aucune difficulté, accompagné de 90 personnes issus de Syrie, d’Irak…
Après cette rencontre, Hasna Aït Boulahcen accepte de revoir et d’aider son cousin en lui trouvant un endroit pour se cacher. Quelque temps après, elle retourne voir Sonia et lui déclare que son cousin va mourir. L’homme avait alors prévu de s’attaquer à un centre commercial près de Paris, un commissariat et une crèche.
« Dans ma tête, je me dis je sais que je vais les en empêcher », explique Sonia. En effet, en appelant le mardi 17 novembre le numéro d’urgence mis en place au lendemain des attentats que la jeune femme va donner aux enquêteurs les informations dont elle dispose y compris l’adresse des terroristes à Saint-Denis.
Durant l’opération, Abaaoud, Hasna Aït Boulahcen et un troisième terroriste sont tués.
Le Quotidien