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Violences à Cologne: le chef de la police suspendu


Le chef de la police de Cologne, Wolfgang Albers, le 23 juin 2015 lors d'une conférence de presse. (Photo : AFP)

Le chef de la police de Cologne (ouest), Wolfgang Albers, sous le feu des critiques depuis les agressions du Nouvel An, a été suspendu de ses fonctions, ont annoncé vendredi les autorités régionales dans un communiqué.

Wolfgang Albers a été mis «en congé provisoire» à la suite des vols et violences sexuelles commis le soir de la Saint-Sylvestre en plein centre de Cologne, a précisé le ministre de l’Intérieur de Rhénanie du Nord-Westphalie, Ralf Jäger. Cette décision vise à «regagner la confiance du public et la capacité d’action de la police de Cologne», notamment «dans l’optique des grands événements à venir», a poursuivi Ralf Jäger, allusion au carnaval de Cologne début février.

Le «congé provisoire» est une sanction administrative en Allemagne qui dans les faits équivaut à une mise à l’écart le plus souvent définitive. Les critiques n’ont cessé de pleuvoir contre le responsable policier de 60 ans, auquel on reproche à la fois l’inaction de ses services le soir des faits et le manque d’informations livrées ensuite sur l’ampleur des violences et le profil des suspects.

La situation restait confuse vendredi, le gouvernement faisant part de 31 suspects dont 18 demandeurs d’asile pour des «vols et violences», sans mentionner les agressions sexuelles, pendant que la police locale évoquait 16 suspects, sans plus de précisions.

«Les gens veulent savoir ce qu’il s’est passé», soulignait Rainer Wendt, chef du syndicat de policiers DPolG, déplorant auprès de l’agence allemande DPA la communication désastreuse de Wolfgang Albers. La maire de Cologne, Henriette Reker, a regretté d’avoir été si peu tenue au courant par la police de la ville, s’interrogeant sur les motifs «politiques ou tactiques» de cette rétention d’informations, selon son porte-parole.

Qualifié de «risque pour la sécurité» par le patron du parti libéral FDP Christian Lindner, qui avait réclamé sa tête, M. Alberts avait jugé vendredi «complètement absurdes» qu’on l’accuse de «dissimulation».

Il a assuré à la presse avoir «de nombreuses fois» indiqué que parmi les personnes contrôlées par la police sur les lieux des faits se trouvaient beaucoup de demandeurs d’asile, sans qu’on puisse pour autant leur attribuer les violences commises.

L’affaire a provoqué de vives réactions en Allemagne à mesure que s’accumulaient les plaintes de victimes – environ 200, selon le dernier décompte du Spiegel non confirmé par la police. Avant même que l’origine des quelques suspects identifiés ne soit connue, le débat s’est focalisé sur l’intégration des migrants dans la société allemande, qui a accueilli en 2015 le nombre record de 1,1 million de demandeurs d’asile.

AFP/M.R.