Dans la famille FN, il y a le père, Jean-Marie, la fille, Marine, et la nièce, Marion. Un beau portrait de famille que la France suit passionnément depuis quelque temps déjà.
Alors que du temps de la suprématie du père, le FN était un parti infréquentable et pas vraiment pris au sérieux, la nouvelle génération la joue plus fine. Avec un numéro deux dont un magazine racoleur a révélé l’homosexualité, des prises de position de Marine Le Pen qui défendent les musulmans de France, la vieille garde du FN ne sait plus à quel saint se vouer.
Avec une droite qui a lorgné à l’extrême droite, et une extrême droite qui se veut impeccable et fréquentable, l’électeur est perdu. Jusqu’à un certain point, puisque, heureusement — ou pas — le patriarche veille à dégainer des sorties dont il a le secret.
Ces derniers jours, il est revenu sur les propos de Manuel Valls qui a évoqué un « apartheid culturel et social » dans les quartiers dits sensibles. Tandis que la présidente du Front National tente par tous les moyens de cadrer son parti et de garder un discours inattaquable, voilà que Jean-Marie ne perd jamais une bonne occasion de se taire.
Il faut dire qu’avec lui, les médias sont ravis, on tend le micro et la polémique n’est jamais loin ! Et cette fois de revenir sur les origines de l’apartheid et de louer ce « grand idéal de développement séparé des races ». Cela aura pour effet de rassurer les anciens du FN qui voyaient, avec la nouvelle génération, trop de concessions dans une ligne trop molle.
Difficile de rappeler à l’ordre un père qui est aussi le fondateur de son parti et qui ose dire ce qui, en réalité, base les fondements idéologiques du FN.
Marine Le Pen se doit de jouer les équilibristes, entre la base représentée par son père et la nouvelle image du parti populiste qu’elle veut incarner. Essai raté quand elle tente de s’associer au Parti de gauche Syriza, histoire de brouiller les pistes.
Si le parti grec base sa politique sur la défense d’une économie nationale à la dérive, on ne saurait l’associer avec une politique prônée par les populistes tels que le FN. Comme brouillage de piste, on aura vu plus subtil.
De notre journaliste Audrey Somnard