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La douzième rentrée de Meisch

La confirmation de Claude Meisch comme ministre de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement CSV-DP a fait grincer des dents. Il sortait d’un bras de fer long de dix ans déjà avec une large frange du corps enseignant. En cause, une multiplication de réformes, pas toujours qualifiées de très cohérentes et, surtout, décidées de «manière unilatérale». Le principe du «consulter, puis décider» – que les syndicats reprochent aujourd’hui au Premier ministre –, Claude Meisch l’appliquerait depuis sa prise de fonction fin 2013. Les représentants des enseignants (SEW/OGBL, SNE/CGFP, Apess) n’ont eu de cesse de tirer à boulets rouges contre leur ministre de tutelle. Même une grève n’était plus exclue à un certain moment.

Quel est l’état des lieux, à l’approche de la douzième rentrée de Claude Meisch? Selon le SEW/OGBL, la reprise des cours se ferait sur fond de malaise des enseignants. «Or nous avons besoin d’enseignants en bonne santé et forts pour une école publique et des étudiants forts», clamait cette semaine la présidente, Joëlle Damé. Les principales critiques concernent l’inclusion et l’alphabétisation des élèves. Le contingent d’enseignants ne serait pas adapté aux importants besoins. Du personnel spécialisé ferait aussi défaut. Malgré les réformes et adaptations à rallonge, les élèves luxembourgeois figureraient toujours parmi les plus mauvais à l’échelle de l’OCDE. En parallèle, les enseignants sont ceux qui sont les mieux payés à l’échelle internationale. Refermer ce fossé est une obligation absolue.

Claude Meisch se dit parfaitement conscient des défis qui se posent au système éducatif. Les efforts entrepris pour mieux répondre à l’hétérogénéité des élèves sont à saluer. La prochaine étape majeure sera la généralisation d’une offre d’alphabétisation en français, à partie de l’année scolaire 2026/2027. L’encadrement plus renforcé des téléphones portables et de l’intelligence artificielle à l’école vont aussi dans la bonne direction.

Il est un fait que l’éducation demeure un chantier éternel. À l’image du Premier ministre, Claude Meisch a aussi intérêt à se rapprocher à nouveau des syndicats. Une meilleure cohésion est dans l’intérêt des plus de 178 000 élèves qui vont retrouver les bancs de l’école dès lundi.