Accueil | Editoriaux | Morts de faim

Morts de faim

Il n’y a plus vraiment de mots pour décrire les atrocités que vivent les enfants, femmes et hommes assiégés dans la bande de Gaza. En plus des bombardements quotidiens, la situation humanitaire ne cesse de s’aggraver. Désormais, la famine se répand dans cette enclave prise pour cible après une attaque terroriste sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Encore une fois, le droit de légitime défense de l’État hébreu n’est pas à remettre en question. Mais près de deux ans plus tard, la riposte armée massive n’est plus justifiable.

Le constat n’est pas neuf. La situation à Gaza prend une envergure horrifiante. De plus en plus d’enfants meurent de malnutrition et de famine. Malgré les appels incessants de la communauté internationale, le gouvernement de Benjamin Netanyahu continue de bloquer les livraisons de nourriture. Pire, les rares centres de distribution de vivres essuient des tirs nourris. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU accuse l’armée israélienne d’avoir tué à Gaza depuis fin mai plus de 1 000 personnes qui cherchaient à obtenir de l’aide humanitaire.

Le Premier ministre israélien préférerait certainement que ces faits épouvantables ne soient pas révélés au grand jour. La presse internationale est interdite d’accès dans la bande de Gaza depuis près de deux ans. Aujourd’hui, seuls quelques rares correspondants locaux sont encore capables de rapporter ce qui se passe dans l’enclave palestinienne. Mais nos confrères et consœurs sont sur le point de craquer. Ils risquent de mourir, alerte la Société des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). Les témoignages sont déchirants. «Ce n’est pas seulement les bombardements qui nous menacent, c’est la faim qui nous ronge», explique une journaliste qui tente de travailler depuis une tente délabrée. «Je préfère la mort à cette vie», affirme un autre correspondant. Des salaires leur parviennent, mais il est impossible de se payer les rares denrées, vendues à des prix exorbitants.

Que faut-il encore de plus à l’UE, et à d’autres «amis» d’Israël, pour enfin forcer le gouvernement Netanyahu à mettre fin à ces crimes de guerre? Le mot n’est pas trop fort. Il est urgent de regarder la réalité en face.

Newsletter du Quotidien

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez tous les jours notre sélection de l'actualité.

En cliquant sur "Je m'inscris" vous acceptez de recevoir les newsletters du Quotidien ainsi que les conditions d'utilisation et la politique de protection des données personnelles conformément au RGPD .