Le Royaume-Uni a autorisé des agents secrets libyens à opérer sur son sol à l’époque du régime de Mouammar Kadhafi, leur permettant de faire pression sur des opposants politiques à l’ancien dictateur, rapportait vendredi la presse britannique.
Nouveau rebondissement dans l’affaire de « l’accord du désert » passé entre Mouammar Kadhafi et l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, qui avait contribué à rétablir les relations entre les deux pays. (Photos : AFP)
Ces informations, publiées par les journaux The Guardian et le Daily Mail, s’appuient sur des documents provenant des archives de Mouammar Kadhafi découvertes après sa chute en 2011.
Ces documents sont cités par 12 hommes d’origine libyenne qui poursuivent devant la justice les autorités britanniques, et notamment les services des renseignements intérieurs (MI5) et extérieurs (MI6), affirmant avoir fait l’objet de mesures arbitraires dans les années 2000, comme le gel de leurs avoirs et des arrestations, alors qu’ils se trouvaient au Royaume-Uni.
Selon des documents judiciaires consultés par l’AFP, les plaignants avaient été à l’époque accusés de liens avec le Groupe islamique combattant en Libye (GICL), mouvement qui avait tenté de renverser Mouammar Kadhafi et considéré comme proche d’Al-Qaïda. Mais dans leurs plaintes, ils affirment que Londres et Tripoli échangeaient des informations sur les opposants et que les accusations formulées à leur encontre ont été obtenues via la torture de membres du GICL.
Jeudi, un juge britannique a rejeté un appel interjeté par le gouvernement demandant le classement de l’affaire. Cette plainte est le dernier rebondissement en date dans l’affaire de « l’accord du désert » passé entre Mouammar Kadhafi et l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, qui avait contribué à rétablir les relations entre les deux pays.
En 2012, le gouvernement britannique avait accepté de verser 2,2 millions de livres (2,7 millions d’euros) à un opposant libyen, Sami al Saadi, qui accusait Londres d’avoir participé à sa capture et à sa remise, en 2004, aux autorités libyennes qui l’ont torturé.
AFP