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« L’un des jours les plus difficiles »: des Israéliens rassemblés pour le retour de dépouilles d’otages


La Croix-Rouge a récupéré les quatre cercueils censés contenir les dépouilles des otages. (Photo AFP)

Des centaines de personnes se sont rassemblées jeudi sur la « place des otages » à Tel-Aviv, se tenant debout ou assises en silence, en signe de deuil après la restitution par le Hamas des dépouilles de quatre otages de Gaza.

Auparavant, des hommes armés et cagoulés près de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, avaient remis des cercueils noirs censés contenir les corps de Shiri Bibas, une mère de famille et ses deux garçonnets Ariel et Kfir (4 ans et 8 mois et demi le jour de leur enlèvement), famille symbole en Israël de la tragédie du 7-Octobre, et un octogénaire, Oded Lifshitz.

Il s’agit de la première remise de corps d’otages par le Hamas depuis son attaque sans précédent le 7 octobre 2023 en Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza. La restitution des dépouilles intervient après plusieurs échanges d’otages contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël, depuis le début du cessez-le-feu le 19 janvier.

« C’est un deuil national, on sent qu’ils (les Bibas) font partie de notre famille, nous avons eu de l’espoir jusqu’au dernier moment », a déclaré Gersende Grynszpan, 49 ans, sur la place des otages. « Aujourd’hui est un prolongement du 7-Octobre », a-t-elle ajouté en référence l’attaque du Hamas en Israël.

Le Forum des familles d’otages a confirmé que la mort que Oded Lifshitz, âgé de 83 ans au moment de son enlèvement, figurait parmi les dépouilles restituées. « Nous avons reçu avec une profonde tristesse la nouvelle officielle et amère confirmant l’identification du corps de notre bien-aimé Oded », a indiqué le collectif dans un communiqué. « C’est l’un des jours les plus difficiles depuis le 7-Octobre », dit Tania Coen Uzzielli, 59 ans, directrice de musée venue sur la place otages.

« Je pense que chacun de nous porte en lui un sentiment de culpabilité, que peut-être nous aurions pu faire plus, que nous n’avons peut-être pas fait assez pour empêcher cette tragédie », ajoute-t-elle. De grands écrans sur la place diffusent des images de la famille Bibas et d’Oded Lifshitz, pendant que certains tiennent des ballons orange symbolisant les cheveux roux des deux enfants Bibas. La mort de Shiri Bibas et de ses deux garçonnets avait été annoncée en novembre 2023 par le Hamas mais n’a jamais été confirmée par Israël.

« Il n’y a pas d’autres mots, j’ai le coeur brisé », lâche Sharon Gazit, 60 ans, une habitante de Tel-Aviv sur la place des otages.

« Je demande pardon »

Les cercueils sont arrivés en début d’après-midi à l’institut médico-légal Abu Kabir de Tel-Aviv. Des centaines de personnes étaient rassemblées à ses abords avec des drapeaux israéliens pour leur rendre hommage. L’identité des corps doit être confirmée à l’issue du processus d’identification.

Le président israélien, Isaac Herzog, a déclaré que le retour des otages décédés était un drame national: « Agonie. Souffrance. Il n’y a pas de mots », « nos coeurs sont dévastés », a-t-il écrit sur le réseau social X. « Au nom de l’Etat d’Israël, j’incline la tête et je demande pardon. Pardon pour ne pas vous avoir protégés en ce jour terrible. Pardon pour ne pas vous avoir ramenés à la maison en vie », a-t-il ajouté.

Depuis le début du cessez-le-feu conclu via la médiation de négociateurs du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis, 19 otages israéliens ont été libérés contre plus de 1.100 Palestiniens détenus par Israël, dans le cadre de la première phase de la trêve.

Mercredi, le Hamas s’est dit prêt à libérer « en une seule fois », et non plus par étapes successives, tous les otages encore retenus à Gaza, lors de la deuxième phase de la trêve.

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