Le leader du mouvement anti-islam allemand Pegida, Lutz Bachmann, a démissionné mercredi, après la parution dans la presse d’une photo prise de lui en Adolf Hitler et la révélation de propos outranciers sur les réfugiés.
Le leader de Pegida, âgé de 41 ans et ancien braqueur, a affirmé qu’il n’y avait « pas de véritables réfugiés fuyant des conflits ». (Photo : AFP)
« Oui, je quitte la direction » du mouvement, a déclaré Lutz Bachmann au quotidien populaire Bild, une information confirmée à l’AFP par la porte-parole de Pegida, Kathrin Oertel. « Je présente des excuses sincères à tous les citoyens qui ont pu se sentir offensés par mes publications (sur Facebook) », affirme M. Bachmann, dans un communiqué diffusé sur la page de Pegida, mouvement des « Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident ».
L’authenticité de la photo retrouvée sur Facebook et rendue publique par plusieurs journaux avait été confirmée par Mme Oertel, qui l’avait d’abord qualifiée de « plaisanterie ». Interrogé par Bild, le dirigeant de Pegida, mouvement anti-islam et hostile aux immigrés qui organise à Dresde (est) des manifestations tous les lundis depuis le 20 octobre, avait expliqué avoir fait ce cliché « chez le coiffeur » lors de la parution de la version audio d’un ouvrage satirique sur Hitler, « Il est de retour » de l’Allemand Timur Vermes (2012).
D’autres déclarations de Lutz Bachmann, postées sur Facebook en septembre 2014, avaient également attiré l’attention. Le leader de Pegida, âgé de 41 ans et ancien braqueur, affirmait notamment qu’il n’y avait « pas de véritables réfugiés fuyant des conflits ». Il les traitait également de « salauds » et de « bêtes ». Le Parquet de Dresde a dit « examiner » si ces propos constituaient une infraction, notamment celle « d’incitation à la haine raciale », a affirmé à l’AFP son porte-parole.
Plus que la photo que Mme Oertel désigne sous le nom d »Hitler selfie » et dont elle estime qu’elle constitue « une satire, ce qui est le droit de tout citoyen », la porte-parole de Pegida, explique que ce sont les propos de Lutz Bachmann qui ont choqué la direction du mouvement. « En tant qu’association, nous rejetons avec la plus grande virulence les propos publiés en septembre par Lutz Bachmann sur Facebook et désormais rendus publics », a-t-elle affirmé, ajoutant : « ils ne contribuent pas à conforter la confiance dans les objectifs et les protagonistes de Pegida ».
Dimanche, la manifestation hebdomadaire prévue à Dresde le lendemain avait été annulée à la demande de la police, en raison d’un « risque d’attentat concret » visant précisément Lutz Bachmann.
AFP