En cette nouvelle année, de nombreuses actions vont être menées en faveur de l’environnement. Voici quelques programmes qui seront conduits par natur&ëmwelt et le Sicona.
«Naturreseau»
Natur&ëmwelt développe chaque année de nombreux projets qui visent à sauver les milieux naturels menacés et à améliorer les conditions de vie de la faune et de la flore. En 2025, l’organisation basée à Kockelscheuer lancera l’initiative «Naturreseau».
Le Luxembourg est le pays des maisons individuelles avec jardin et l’idée est de profiter de ces espaces verts en incitant la population à respecter une charte qui permettra de les transformer en un environnement prospère pour les espèces sauvages. Partant du principe que tous les efforts menés sont bénéfiques, la possibilité de créer un réseau d’habitats propices au développement d’une vie naturelle peut faire une différence et endiguer le déclin très inquiétant de la biodiversité depuis une quarantaine d’années.
Il est toujours important de rappeler que les trois quarts des espèces protégées au niveau européen sont menacées dans le pays et que la moitié des habitats protégés se trouvent dans un mauvais état de conservation. Or bien qu’il soit en très grande partie responsable de cette dégradation, l’homme fait partie intégrante de l’écosystème. Si la biodiversité s’effondre, ce qu’elle a commencé à faire, les conséquences nous toucheront aussi en tant qu’espèce. Tous les efforts pour atténuer le processus sont donc une bonne nouvelle.
«Naturreseau» sera lancé prochainement, il suffira de contacter natur&ëmwelt pour le rejoindre. Dans un premier temps, seuls les particuliers auront la possibilité de s’inscrire, mais les autres profils suivront rapidement.
Oiseaux des villes
Dans la même veine que «Naturreseau», natur&ëmwelt poursuit ses efforts visant à améliorer la qualité des habitats en contexte urbain et à faire la promotion de la biodiversité en ville avec le projet Urban Birds (photo en médaillon). L’ambition de ce programme est de créer des refuges pour les oiseaux, tout en maintenant la qualité de vie des habitants.
Les particuliers intéressés peuvent notamment demander à natur&ëmwelt d’installer des nichoirs dans les façades des bâtiments ou de se faire conseiller dans le cadre d’un projet de végétalisation de murs ou de toiture. Ces mesures permettent non seulement de lutter contre l’extinction des espèces (les hirondelles et les martinets noirs sont particulièrement visés), mais aussi d’améliorer le microclimat et de rendre les villes plus vivables et durables.
En effet, la destruction croissante des habitats naturels (par exemple la fermeture des clochers des églises ou l’isolation des combles) et les effets du changement climatique représentent un défi majeur pour la biodiversité urbaine. Or natur&ëmwelt est convaincu que des solutions utiles, bénéfiques aux habitants comme à l’environnement, existent bel et bien. Ses spécialistes collaborent déjà étroitement avec les communes, les promoteurs et les particuliers pour réaliser ces transformations.
L’association de nichoirs directement installés dans les façades des bâtiments avec la végétalisation de ces dernières et des toits est ainsi une solution pratique et efficace pour offrir aux oiseaux des sites de reproduction sûrs qui fournissent abri et nourriture aux oiseaux, tout en améliorant également la qualité de l’air et en régulant le microclimat (naturemwelt.lu, courriel : urbanbirds@naturemwelt.lu).
Olmerbaach
Voilà un projet mené sur le long terme. Lancée en 2013 par le Sicona (syndicat intercommunal qui gère les actions environnementales de plus de quarante communes du pays), la renaturation de l’Olmerbaach entre Kehlen et Koerich s’est achevée fin 2024 par la fin des travaux du dernier tronçon, tout près de la zone commerciale et industrielle de Windhof (commune de Capellen). En dehors de sa partie forestière, qui reste canalisée, le lit du petit cours d’eau dont la source se trouve sur le Sëlberknapp (322 mètres d’altitude) est désormais totalement ouvert sur 1,5 kilomètre. Ce vaste biotope d’eau stagnante et coulante, qui compte de nombreux éléments de structure paysagère, couvre désormais 1,5 hectare en amont de la zone humide.
Cette action a été coordonnée avec les agriculteurs, afin qu’ils travaillent les terres voisines en adoptant une gestion extensive. Pour eux, il s’agit aussi d’un grand défi, puisque le but de la renaturation est de développer des espaces aquatiques, qui ne permettent pas une agriculture à haut rendement.
Un bras mort sur l’Alzette
Le Sicona va également lancer cette année un chantier du côté de Bissen, dans le cadre de la renaturation de l’Alzette. L’idée sera de créer un nouveau bras mort pour la rivière, dans lequel l’eau stagnante sera un habitat important pour beaucoup d’espèces.
«Natur genéissen» va s’étendre
«Natur genéissen» est un dispositif qui a été créé par le Sicona en 2014. Il vise à faire le lien entre les producteurs locaux et les cuisines des maisons relais. Grâce à cette initiative, les agriculteurs sont incités à produire des aliments de qualité qu’ils auront la garantie de vendre à un prix qui récompensera leur travail de façon juste. Cette chaîne vertueuse se poursuit jusque dans les cantines scolaires, car le Sicona organise des formations pour le personnel afin de l’encourager à travailler ces produits locaux.
Les bénéfices de ce programme sont multiples. Il soutient la production régionale durable d’aliments en accord avec la protection de la nature et de l’environnement, il permet de mettre dans les assiettes des enfants des produits régionaux, saisonniers, équitables et biologiques et il crée des débouchés supplémentaires pour les agriculteurs de la région.
Jusqu’à présent, tant les communes membres du Sicona que celles qui sont situées dans tous les parcs naturels profitent de «Natur genéissen». L’an passé, le SIAS (équivalent du Sicona dans le quart sud-est du pays) a lancé les démarches pour rejoindre le programme. Complexe, la démarche pourrait aboutir d’ici la fin de l’année. Avec ce ralliement, «Natur genéissen» couvrirait alors l’intégralité du pays, à l’exception des grandes villes (Luxembourg, Esch-sur-Alzette, Ettelbruck…). Mais rien n’interdit à ces dernières de candidater…
La semaine prochaine, nous présenterons les grands dossiers qui seront traités dans le cours de l’année par le ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité.