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Sélection nationale – De la Grèce ? Non du muscle !


Magnifique fin de match des Roud Léiwen. (Photo : LQ)

Entre un Joachim hyper entreprenant et buteur, des «Belges» (Chanot et Jans) qui n’ont pas raté le test devant un parterre de scouts potentiellement venus pour eux et un entrejeu Philipps-Gerson qui a confirmé qu’il murissait à vitesse grand V ces derniers temps, les satisfactions sont nombreuses. Avec, en plus, un énorme résultat.

Mardi, ce sera jour de fête. Mais vendredi, c’était jour de boulot. Et il y avait plein de choses à (re)montrer pour se montrer digne de ce cadeau de fin d’année que constitue la venue du Portugal dans un stade comble.

Et contre une Grèce à la reconversion défensive inquiétante et qui a aidé tout le monde à mieux comprendre comment elle a pu tout récemment perdre deux rencontres contre les îles Féroé, on a eu le bonheur de revoir des Roud Léiwen créatifs, désinhibés, qui ont un goût de reviens-y. Il était temps : c’est exactement le genre de prestation qui vole au secours de Luc Holtz, dont la philosophie est sans cesse ébranlée par le moindre résultat mitigé, à plus forte raison quand la manière ne suit pas, ce qui a souvent été le cas lors de la fin de campagne de l’Euro-2016.

On s’est donc fait un petit plaisir coupable, vendredi soir à Oberkorn : parce que la Grèce n’est pas qu’une nation en perdition depuis deux ans, mais qu’elle est aussi optionnellement la 27 e nation mondiale, on s’est repris à se dire qu’avec l’expérience, cette génération nous promet de très, très belles choses. Après tout, on a le droit de redevenir accro : ce n’est pas tous les jours que le Grand-Duché abat un champion d’Europe (2004) sans que quiconque puisse crier au scandale.

Ce résultat face aux Grecs, ce n’est pas qu’un coup. C’est aussi une belle démonstration collective et une explosion de talents. Vendredi soir, on a vu des choses intéressantes. Très intéressantes, même. Au moment même où toute la Belgique bruisse de rumeurs autour de l’intérêt de divers clubs huppés pour leur petite personne, Maxime Chanot et Laurent Jans ont été à la hauteur de l’évènement. Le premier s’est montré intraitable dans les duels. Le second a fait étalage d’un vice et d’un culot dans le jeu vers l’avant qui prouvent dans les grandes largeurs qu’il a passé un cap.

Hasselbaink ne peut plus snober Joachim

Mais c’est surtout dans l’entrejeu qu’il y a matière à sauter au plafond. La paire Gerson-Philipps nous a prouvé tout au long de la soirée et des duels qu’elle a remporté avec autorité, que sa progression fulgurante est en marche, que l’accession de Gerson au statut de patron à Sundsvall, que l’aventure de Philipps en Allemagne, ont radicalement changé leur approche de ce genre de match et que le visage de l’équipe de Luc Holtz va s’en trouvé bouleversé.

Et puis il y a les tauliers. Un Joubert énorme, mais dont on ne peut même pas dire qu’il a sauvé la rencontre tant ses partenaires avaient la maîtrise des évènements. Et un Joachim retrouvé au sujet duquel on ne pourra plus comprendre bien longtemps qu’Hasselbaink, son coach à Burton choisisse de s’en passer. Il serait tout de même surprenant qu’il ait mieux, en D3 anglaise, que ce garçon puissant, techniquement irréprochable et de nouveau décisif qu’on revoit depuis plus d’un mois à chaque nouvelle sortie, ait un équivalent dans l’effectif du technicien néerlandais.

C’est avec tout ça et surtout avec une victoire méritée (la deuxième cette année, ce qui en fait l’équivalent qualitatif de 2013) que les Roud Léiwen vont aborder la Seleçao qui a plutôt intérêt à prendre conscience de ce qui l’attend. Si elle avait trouvé sa dernière visite, le 7 septembre 2012, plutôt compliquée (1-2), elle risque d’être surprise de voir ce qu’est devenue cette petite nation qui l’avait bousculée et qui a pourtant tellement fait couler d’encre sur soin propre sol ces derniers mois…

Julien Mollereau