Les vignerons de la Moselle luxembourgeoise seront de vendredi à dimanche sur le Glacis, pour la 19e fête des Vins et Crémants. Petit mode d’emploi à l’intention de ceux qui n’y connaissent pas grand-chose.
Voilà un moment plutôt rare puisqu’en dehors de ce week-end, les vins et crémants luxembourgeois se font assez discrets en Ville. Pour la 19e édition de la fête qui leur est dédiée, 45 producteurs viendront présenter le fruit de leurs vignes à partir de demain et jusqu’à dimanche. De quoi réaliser un tour complet de ce que la Moselle peut offrir de meilleur.
Évidemment, 45 stands, c’est beaucoup. D’autant que si vous comptez une dizaine de vins par domaine (jusqu’à dix fois plus chez la coopérative Vinsmoselle, qui exploite près de la moitié des vignes), cela fait plusieurs centaines de vins à déguster! Une abondance qui peut effrayer lorsque l’on ne sait pas trop vers qui aller. Mais voilà quelques conseils pour vous aiguiller.
Le premier est de ne pas avoir peur, même si vous n’y connaissez pas grand-chose. Ne vous faites pas d’illusions, la grande majorité des personnes qui seront autour de vous ne seront pas des spécialistes non plus.
Et ce n’est pas parce qu’on arrive à placer quelques mots clés qui vont bien (coucou la minéralité) que l’on est un expert ! Ne cherchez surtout pas à leur ressembler : vivez l’expérience, c’est une chance de goûter sans a priori.
Si vous ne savez pas par où commencer, pourquoi ne pas choisir une localité qui vous plaît. Vous vous êtes sans doute déjà promené à Schengen, Remich, Wormeldange ou Grevenmacher : repérez les vignerons qui y travaillent et faites revivre vos souvenirs en dégustant des vins dont les paysages vous parlent. Il y a de très bonnes caves dans tous les villages de la Moselle, les grandes comme les plus petites, vous tomberez forcément sur un vin qui vous plaît.
Le Luxembourg n’est pas Bordeaux, la Bourgogne ou la Champagne, où chaque maison ne travaille que deux ou trois cépages. Ici, la liste des vins peut sembler interminable tant les variétés de raisins sont nombreuses. Des blancs : riesling, pinot gris, pinot blanc, auxerrois, chardonnay, rivaner…; des rouges : pinot noir, Saint-Laurent, Merlot… sans compter les crémants, dont chaque domaine possède au moins deux versions (et parfois bien plus).
L’expérience, il n’y a que ça de vrai !
Là encore, pas de panique, il n’est pas question de tout goûter. Si vous n’en connaissez aucun, choisissez un vigneron et demandez-lui de vous faire découvrir sa gamme. Il vous expliquera les spécificités de chaque cépage et vous pourrez trouver celui qui vous plaît le plus. Si vous appréciez la fraîcheur et l’énergie, le riesling devrait vous intéresser.
Si la rondeur et l’opulence vous attirent, c’est sans doute vers le pinot gris que vous vous tournerez. Lorsque ce sont davantage la finesse et la délicatesse qui vous séduisent, l’Auxerrois et le pinot blanc pourraient être vos favoris.
Et, à l’approche des fêtes, pourquoi ne pas partir sur une dégustation de bulles? Les crémants locaux sont excellents. Certes plus chers que les crémants basiques français, mais nettement moins que les champagnes, alors que le meilleur de l’appellation nationale n’a rien à envier à bon nombre des vins champenois.
Sur la Moselle, les méthodes d’élaboration sont artisanales, avec des vendanges à la main (c’est obligatoire) et un vieillissement d’au moins 12 mois. Mais attention, la dégustation de bulles n’est pas la plus simple. L’effervescence a tendance à fatiguer le palais et, rapidement, on peut avoir l’impression que tout se ressemble. N’hésitez pas à faire une pause, à goûter un vin tranquille (pas un rouge!) ou à manger un morceau!
Mais il y a encore plus important. Le vin est une affaire très sérieuse, mais à force de l’intellectualiser, on peut y perdre le plaisir qu’il procure. Ce qui est son essence même. Alors n’écoutez pas les autres, n’essayez pas de capter les remarques de celles et ceux qui en parlent avec beaucoup (trop?) d’aplomb.
Goûtez, crachez (même ceux que vous aimez !), faites-vous votre propre opinion. Ce n’est pas parce qu’une bouteille est plus chère qu’une autre qu’elle est forcément meilleure. Rien ne vous empêche de préférer les vins d’un petit vigneron discret à ceux d’une grande maison très réputée. Le plaisir, c’est la seule chose qui compte !
Le mode d’emploi
Vendredi, samedi et dimanche, de 15 h à 20 h
Place du Glacis (dans les tentes chauffées de la Luxembourg Art Week)
20 euros avec un verre de dégustation (sur place ou www.luxembourg-ticket.lu)