Trio rock américain avec un nom de capitale nord-africaine dont les chansons mêlent choeurs gospel, attitude punk et textes engagés, Algiers prend un malin plaisir à mélanger les genres. Actuellement en tournée européenne, il sera en concert à la Rockhal samedi soir (23h30) dans le cadre du festival Sonic Visions.
Le groupe originaire d’Atlanta est attendu à Lorient, Reims, Clermont-Ferrand et Lyon, ainsi qu’au Luxembourg et en Suisse après avoir ouvert mercredi soir le festival des Inrocks à Paris avec un concert fiévreux, juste avant Alabama Shakes.
Sur scène, le chanteur Franklin James Fisher rugit, martyrise sa guitare et tombe à genoux, comme implorant. A ses côtés, Ryan Mahan (basse et claviers) se démène tout autant alors que le guitariste Lee Tesche fait davantage preuve de sobriété. Derrière eux, un batteur les accompagne pour la tournée.
La musique de Algiers, dont le premier album (paru en juin) a été salué par la critique rock, prend parfois l’allure de complaintes gospel et soul revues et corrigées par des amateurs de punk et d’électro. Avec cette musique tendue, sombre et multipliant les ruptures, le groupe souhaite exprimer un message politique représentatif de la « violence structurelle du monde », expliquent ses membres.
Le colonialisme
Le choix de la capitale algérienne pour le nom du groupe est une référence au centre d’intérêt du groupe: « le colonialisme et la façon dont il se manifeste aujourd’hui » aux Etats-Unis, avec les violences policières ou le refoulement du passé esclavagiste dans le sud du pays, comme ailleurs dans le monde, précise le bassiste Ryan, qui vit désormais à Londres alors que le chanteur est installé à New York.
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Si le projet est clairement revendiqué, « c’est important de comprendre que notre approche n’est absolument pas de nous asseoir et d’écrire des manifestes politiques sur lesquels nous mettons ensuite de la musique », précise Franklin. « On est des musiciens, pas des révolutionnaires disant aux gens quoi faire. Ce que nous faisons, c’est exprimer la façon dont nous ressentons le monde », ajoute-t-il.
Musicalement, il dit avoir grandi en chantant du gospel, du jazz et de la soul et ce n’est que plus tard, avec sa première guitare à l’adolescence, qu’il a découvert les « musiques soi-disant de blancs » comme le rock ou le punk.
AFP
Plus d’infos sur le site du festival Sonic Visions.