Les Nations unies, l’Union africaine et l’Union européenne ont appelé jeudi le gouvernement burundais et des représentants de l’opposition à se rencontrer « d’urgence » pour faire cesser les violences et trouver « une solution politique » à la crise.
« Nous sommes convenus de l’urgence d’organiser une réunion entre le gouvernement burundais et des représentants de l’opposition à Addis Abeba ou à Kampala, sous la présidence du président (ougandais Yoweri) Museveni », ont indiqué trois hauts responsables de l’ONU, de l’UA et de l’UE dans un communiqué commun publié en marge du sommet euro-africain à Malte.
Le texte est signé par le secrétaire général adjoint de l’ONU, Jan Eliasson, la présidente de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, et la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, qui se sont rencontrés en marge du sommet de La Vallette sur les migrations, mercredi et jeudi, pour parler de la crise au Burundi.
« Il ne faut s’épargner aucun effort pour arriver à stopper les violences et trouver une solution politique » à la grave crise qui secoue le pays depuis l’annonce par le président Pierre Nkurunziza qu’il serait candidat à un troisième mandat au printemps, estiment les trois responsables.
La crise s’est encore aggravée depuis la réélection contestée de M. Nkurunziza en juillet, et les violences opposent désormais les autorités à des groupes de contestataires armés. Depuis le mois d’avril, au moins 240 personnes ont été tuées et plus de 200 000 personnes ont quitté le pays.
Envoi de Casques bleus ?
Les trois dirigeants se disent « alarmés par les divisions toujours plus profondes, les menaces pour de nombreuses vies supplémentaires et la crise régionale profonde » qui découlent des troubles au Burundi. « Nous avons promis de travailler en étroite collaboration et de mobiliser tous nos moyens et instruments pour empêcher une plus ample détérioration de la situation », précisent-ils dans leur bref communiqué.
La situation au Burundi inquiète fortement la communauté internationale: l’ONU étudie l’envoi de Casques bleus depuis la République démocratique du Congo voisine en cas d’aggravation de la crise. L’UE a demandé à s’entretenir avec les autorités sur les atteintes aux droits de l’Homme, menaçant même de suspendre l’aide au développement versée au gouvernement. L’UA a mis en garde contre les « conséquences dévastatrices » de la crise actuelle pour le pays et la région des Grands Lacs.
AFP