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Tentative de meurtre au Time Out : la dixième audience était la bonne


Le procès a connu de nombreux faux départs depuis mars 2021. (Photo : sophie kieffer)

Le procès traîne depuis quatre ans de remise en remise. Cette fois, le tribunal n’a pas transigé et a décidé de prendre cette affaire malgré l’absence des principaux protagonistes.

Une simple bagarre» qui a dégénéré, note Me Hellal. Pourtant, le procès qui en résulte n’a cessé d’être reporté ces dernières années faute de combattants à l’audience. À neuf reprises depuis une première fixation en mars 2021. Des quatre prévenus, seuls Samuel et César étaient présents hier après-midi. Ce dernier purge actuellement une peine de détention préventive dans une autre affaire et a été amené au tribunal par la police. Sandro, interdit de territoire luxembourgeois, est coincé au Cap-Vert. La victime principale n’a pas davantage jugé opportun de se déplacer, contrairement aux enquêteurs de la police, à certains témoins et aux avocats encore dans la partie. «Par manque de moyens financiers pour voyager jusqu’au Grand-Duché», justifie son avocat, Me Hellal.

Pas question pour la 12e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg de repousser l’affaire une dixième fois. Elle renonce à l’audition des protagonistes absents et se référera à leurs déclarations à la police et au juge d’instruction.

Les faits remontent au mois de février 2017. Au petit matin du 12 février, une bagarre éclate au Time Out, un bar de la rue de Hollerich à Luxembourg, entre deux groupes de jeunes qui s’étaient déjà croisés plus tôt dans la nuit lors d’un concert. Lisandro, prévenu absent du tribunal, est soupçonné d’avoir frappé Sandro à l’épaule d’un coup de tesson de bouteille ou de couteau et d’avoir blessé la victime principale de part et d’autre de la poitrine, la laissant handicapée du bras droit en raison de graves problèmes moteurs et neurologiques. César, Sandro et Samuel sont, quant à eux, suspectés de rébellion envers les policiers intervenus sur les lieux. Il leur est notamment reproché d’avoir cherché à empêcher un commissaire en chef d’immobiliser leur ami et de lui passer les menottes.

Le gradé avait donné l’ordre d’appréhender tous les clients présentant des traces de sang sur leurs vêtements. Lisandro, déjà condamné à 12 ans de prison pour tentative de meurtre et lui aussi interdit de territoire, était l’un d’entre eux. Il est accusé de tentative de meurtre ainsi que de coups et blessures volontaires.

Des condamnations postérieures

«Je n’ai pas sauté sur personne (sic)», a affirmé César, 27 ans, qui aurait sauté sur le dos d’un inspecteur. Le policier est pourtant formel : «César a même réussi à arracher ma radio.» Samuel aurait, quant à lui, juste voulu prévenir les policiers que son ami était blessé à la tête. Les agents ont dû faire usage de spray au poivre pour le maintenir à l’écart de l’action.

Le représentant du ministère public a conclu à la rébellion pour Samuel et César ainsi qu’aux coups et blessures simples pour Sandro qui a balancé une bouteille à la tête de Lisandro. Il a requis une peine de 6 mois de prison à leur encontre avant de noter qu’«ils ont tous des casiers judiciaires bien fournis de condamnations postérieures à cette affaire». Me Stroesser a contesté les violences reprochées à Samuel et plaide en faveur de son acquittement ou d’une suspension du prononcé, étant donné un dépassement du délai raisonnable.

En ce qui concerne Lisandro, le procureur a conclu à une tentative de meurtre sur la victime principale, à des coups et blessures volontaires sur la personne de Sandro et à une rébellion. Le jeune homme a, selon lui, commis un acte de nature à donner la mort – si la victime principale n’avait pas été prise en charge rapidement par les secours – à l’aide d’un objet tranchant sur des endroits vitaux. Le magistrat a requis une peine de 12 ans de prison ferme contre lui.

Me Stroesser a contesté les violences imputées à Samuel, qui «est intervenu de manière pacifique» pour aider Lisandro. L’avocat a plaidé en faveur de l’acquittement de son client ou de la suspension du prononcé en cas de dépassement du délai raisonnable. Sandro serait, lui aussi, intervenu seulement pour défendre son ami, la victime principale, a avancé Me Hellal, qui affirme que le jeune homme est également une victime dans cette affaire. Il a aussi plaidé l’acquittement pour son client.

Le prononcé est fixé au 14 novembre.

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