Le pape François a présidé dimanche une grande messe au stade national de Bruxelles, au terme d’une visite qui a mis en évidence l’écart grandissant entre une partie des catholiques belges et Rome, notamment sur la place des femmes dans l’Église.
Dès l’aube, munis de drapeaux de la Belgique et du Vatican, environ 35 000 fidèles ont pris place dans le stade Roi-Baudouin de Bruxelles, où le pape argentin est arrivé peu avant 09h45.
Sous un soleil radieux, le pontife de 87 ans a entamé un tour du stade à bord de sa « Papamobile », acclamé par des fidèles qui joignaient leurs cris à la musique retentissante des orgues.
« Ce qui me touche particulièrement chez le pape François (…) c’est qu’il transmet toutes sortes de valeurs… C’est un peu le pape des surprises, il est auprès des publics défavorisés », a déclaré Olivier Caillet, 44 ans, un Bruxellois venu avec sa femme et l’un de leurs fils.
« Et sur la question de la migration, il ouvre des possibles, il essaie de changer les consciences des gens pour qu’on ne ferme pas les frontières comme des barrières », a-t-il ajouté.
Au cours de sa visite de trois jours, la première d’un pape en Belgique depuis Jean-Paul II en 1995, François a été interpellé sur la crise des violences sexuelles sur mineurs, l’accueil des LGBT+ ou encore la place des femmes dans l’Église, autant de thèmes qui ont mis en lumière les fortes attentes des catholiques belges face à une doctrine jugée pour certains trop passéiste.
Samedi, sa réponse sur la place des femmes a parfois suscité déception et incompréhension au sein de l’université catholique francophone de Louvain-la-Neuve (UCL), qui a fustigé dans un communiqué « une position réductrice ».
« Je ne comprends pas pourquoi les femmes ne pourraient pas devenir prêtres. C’est quelque chose qui a été instauré parce que c’était ancré dans la société, à ce moment-là, mais maintenant, on a évolué », a confié Alice Vanwijnsberghe, étudiante de 18 ans originaire de Leuven, venue à la messe après avoir assisté à un festival avec 6.000 jeunes catholiques.
Elle reconnaît toutefois que le sujet est « délicat et compliqué », « parce que souvent, ça peut aussi créer un schisme dans l’Église ».
Le pape doit quitter Bruxelles à la mi-journée et donner sa traditionnelle conférence de presse à bord de l’avion le ramenant à Rome, où il est attendu vers 15h.