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Intelligence artificielle à l’Adem : Georges Mischo répond aux craintes 


Le Ministre du Travail, Georges Mischo (Photo d'illustration : Editpress)

Au sein de l’Agence pour le développement de l’emploi (Adem) au Luxembourg, un grand projet de transformation digitale est en cours de déploiement cette année. L’utilisation de l’intelligence artificielle est prévue en vue de soutenir les équipes et les libérer de certaines tâches.

Le 6 septembre 2024, le Ministre du Travail, Georges Mischo, répondait à plusieurs interrogations parlementaires du député déi Lénk Marc Baum à ce sujet. 

La première question porte sur les types d’outils utilisés, leurs domaines d’action et leurs finalités. Il explique d’abord que l’Adem participe au programme AI4GOV, mis en place par le ministère de la Digitalisation. Celui-ci offre l’opportunité d’accéder à des ressources supplémentaires pour développer des proofs of concept utilisant l’IA. C’est-à-dire des tests de faisabilité et de viabilité d’idées nouvelles. Tous ces projets ont tous été réalisés avec le soutien et la collaboration de data scientists externes. 

La première utilisation qu’ils font de l’IA est à des fins d’automatisation de triage. Cela sert à identifier les doublons dans les offres d’emploi que reçoit l’organisme. Il peut également identifier des textes dans les offres d’emploi qui ne sont pas utiles pour l’analyse des compétences, comme la description générale de l’employeur. Le tout a été réalisé en partenariat avec Gopa Luxembourg. 

Pour la deuxième idée, ils comptent mettre en place un modèle d’évaluation du risque de chômage longue durée d’un demandeur d’emploi. Le tout avec le soutien de Sia partners. Ici, l’objectif est que les conseillers puissent utiliser ces prédictions pour faciliter leurs décisions. Le choix final restant toujours à la discrétion du conseiller. 

Enfin, la troisième innovation vise à alléger le travail du centre d’appel de l’Adem. Un e-mail-bot proposerait des réponses aux messages reçus dans la boîte principale et le personnel les vérifieraient avant envoi. Un chat-bot sera aussi mis en place sur le site afin d’alléger la tâche des employés concernant les renseignements usuels. Le traitement des missions plus importantes sera effectué par le centre d’appel directement et plus rapidement.

Des données partagées réduites au strict nécessaire

La deuxième question traite de la sécurité des données et leur utilisation. En réponse, le ministre précise que les data scientists externes travaillant sur ces projets ont signé un accord de confidentialité et travaillent uniquement sur ces projets au sein de l’environnement informatique de l’Adem. Les données ne quittent donc jamais l’Adem. 

Pour les projets utilisant des informations sur les demandeurs d’emploi, tout est sous pseudonyme et les données partagées avec les collaborateurs ont été réduites au strict nécessaire pour le développement. 

Enfin, le député fait part d’une dernière inquiétude. Dans les données utilisées, quels moyens sont et seront en place pour empêcher des traitements biaisés et discriminatoires ? Georges Mischo tient à clarifier le sujet. « L’Adem veille toujours à suivre des principes éthiques, telles que la transparence, l’explicabilité et la non-discrimination, dans tous ses projets liés à l’intelligence artificielle. » Ce modèle de prédiction viserait à refléter au mieux ces biais. « Si un demandeur d’emploi risque d’avoir une période de chômage plus longue en raison de son âge, de sa nationalité ou de son sexe, il est important que le modèle capture cette relation ». L’objectif à terme étant d’offrir un soutien plus fort et approprié aux profils dans cette situation. 

De plus, le nouveau règlement (AI Act) catégorise les systèmes d’IA liés à l’emploi comme étant à « haut risque », avec des exigences supplémentaires. 

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