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Au Parlement francophone des jeunes : «Cette expérience m’a fait grandir»


Le lycéen luxembourgeois de 19 ans a particulièrement apprécié les joutes oratoires en équipe. (Photos : lisa gloria/dr)

De retour du Canada où il a participé au 10e Parlement francophone des jeunes, le Luxembourgeois Johann Bost raconte ses premiers pas parmi les délégations du monde entier.

Avec trois ans d’ancienneté au Parlement des jeunes du Luxembourg, Johann Bost – qui rempilera à la rentrée – a eu envie de prolonger son engagement politique sur la scène internationale.

Ainsi, il y a quelques mois, il postule pour représenter le Grand-Duché au Parlement francophone des jeunes (PFJ), et bingo : ses observations sur l’alphabétisation en français dans le système scolaire convainquent les députés de l’envoyer à Montréal début juillet. Ils seront deux dans cette aventure, la jeune Vanina Mbéké ayant, elle aussi, décroché son ticket.

«Sur le coup, je n’ai pas vraiment réalisé»

Un voyage que le jeune bachelier du lycée Robert-Schuman n’est pas près d’oublier. «Sur le coup, je n’ai pas vraiment réalisé. Pour moi, c’était une suite logique.

La politique ne se limite pas aux partis, elle doit bénéficier à tous, et la jeunesse n’y est pas assez représentée. Deux raisons qui me poussent à m’investir», décrit-il.

Des rencontres marquantes

Enthousiaste à l’idée de rencontrer d’autres jeunes comme lui, il n’a pas été déçu. «On a tissé des liens avec certains représentants de pays d’Afrique dès notre vol en avion au départ de Paris.»

Des profils qui ont particulièrement impressionné cet apprenti parlementaire : «L’un d’entre eux, âgé de 19 ans et originaire de l’île Maurice, est en lice pour les élections dans son pays, tout en dirigeant deux entreprises qu’il a montées. Forcément, c’était enrichissant d’échanger avec lui.»

En commission, les jeunes ont rédigé plusieurs résolutions.

 

Globalement, Johann Bost souligne que son regard de jeune Européen a désormais changé, au contact de ces pairs du monde entier : «Cette expérience m’a fait grandir en tant que personne et développer ma réflexion aussi.»

«Ça m’a permis d’appréhender différents thèmes autrement que par le prisme de la télé ou des journaux. J’ai aussi pu me rendre compte de la difficulté à parvenir à un compromis.»

Des débats et des résolutions

Répartis dans quatre commissions distinctes, les 80 participants ont débattu, avant d’élaborer leurs résolutions sur des thèmes variés, comme la lutte contre la précarité chez les jeunes, la promotion de la langue française au XXIe siècle, l’encadrement de l’activité des influenceurs ou encore l’engagement civique de la jeunesse. 

Dans la commission des Affaires économiques, sociales et environnementales – que le Luxembourgeois a coprésidée – les jeunes ont par exemple souligné la nécessité pour chaque État de «garantir la mise en place et l’accès à des services de santé équitables et abordables pour tous les jeunes, en tenant compte des disparités de genre et des barrières auxquelles ils font face».

Présentation face aux aînés

Ils considèrent que les autorités doivent assurer l’accès aux soins de santé, tant au plan financier que territorial, et mener des campagnes d’information sur les services psycho-socio-médicaux existants.

Une fois les projets de résolutions finalisés, les rapporteurs ont pu présenter les textes à l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) réunie en plénière.

J’aimerais valoriser la francophonie, surtout auprès de la jeunesse

En parallèle de leurs travaux, les jeunes ont également été initiés à l’art de la rhétorique, s’exerçant lors d’un concours de joutes oratoires en équipe que Johann Bost a trouvé très amusant.

«Ces batailles à la tribune ont permis de faire réellement connaissance avec tout le monde, de ne pas rester dans son coin avec les mêmes personnes», reconnaît-il.

Le futur étudiant profite encore de quelques semaines de vacances avant d’attaquer un programme chargé à la rentrée : il entamera des études en chimie et ingénierie en Suisse, tout en préparant un prestigieux concours scientifique, sans oublier son mandat au Parlement des jeunes.

«J’aimerais valoriser la francophonie au Luxembourg, surtout auprès de la jeunesse, qui a tendance à se détourner du français au profit de l’anglais ces derniers temps», regrette-t-il, déterminé à initier de nouveaux projets.

Immersion dans le travail législatif

Le Parlement francophone des jeunes (PFJ) agit sous l’autorité de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) avec l’objectif de promouvoir la démocratie représentative et de faire connaître le travail législatif, tout en mettant en contact des jeunes de tous horizons. Au passage, ils développent leur sens civique et la solidarité entre francophones.

Les sessions sont l’occasion pour ces citoyens de 18 à 25 ans d’exprimer leurs attentes sous forme de résolutions qui remontent ensuite jusqu’aux chefs d’État. Comme leurs aînés, les jeunes du PFJ se réunissent tous les deux ans. Le Luxembourg les avait d’ailleurs accueillis en 2017.

Près de 80 représentants de 40 pays du monde étaient réunis.

 

Tout a commencé à Luxembourg

C’est au Grand-Duché que la vision de Léopold Sédar Senghor a pris forme en 1967.

L’histoire de la francophonie parlementaire démarre à Luxembourg avec, en mai 1967, l’assemblée constitutive de l’Association internationale des parlementaires de langue française (AIPLF) qui réunit alors 23 délégations de parlements d’Afrique, d’Amérique, d’Asie, d’Europe et d’Océanie. De quoi concrétiser la pensée du président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, formulée un an plus tôt : «Ce sont les peuples qui, par l’intermédiaire de leurs élus, pousseront les gouvernements à aller de l’avant. Il faudrait réunir, dans une association interparlementaire, les parlements de tous les pays où l’on parle le français.»

Victor Bodson (à gauche) le jour de la séance inaugurale le 17 mai 1967 à Luxembourg.

Et c’est un Luxembourgeois, Victor Bodson, qui en est le tout premier président. Cet avocat, né à Luxembourg en 1902, a été élu député sous l’étiquette socialiste du POSL en 1934, avant d’accéder à la fonction de ministre de la Justice et des Transports en 1940 – il a d’ailleurs fait partie du gouvernement qui a suivi la Grande-Duchesse Charlotte en exil, après l’invasion allemande.

En 1967, c’est en tant que président de la Chambre des députés qu’il organise cette assemblée constitutive de l’AIPLF, dans la capitale. Quelques semaines plus tard, il intégrera la Commission des Communautés européennes en tant que commissaire européen aux Transports et devra renoncer à tout mandat national.

92 parlements adhérents

Aujourd’hui, l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) fédère 92 adhérents issus de parlements des cinq continents, avec la particularité d’avoir le français en partage. Un espace politique de débats, de propositions et d’échanges sur tous les sujets d’intérêt commun à ses membres. L’APF a pour mission de promouvoir la langue française, de renforcer les capacités juridiques et techniques des parlementaires francophones et de faire peser leur point de vue sur la scène internationale. adhérents

Un commentaire

  1. Zulema Vieira Züge

    Enriquecimento cultural para os jovens.

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