Opyos a sorti le premier pastis du Grand-Duché en 2020. Il est réalisé à partir de la macération de onze plantes fraîches ou séchées, dont certaines sont luxembourgeoises.
Le produit
Existe-t-il une boisson qui symbolise mieux l’été que le pastis ? Sans doute pas! Jim Wagener, Fränk Wagner et Michel Schammel, les trois associés aux commandes d’Opyos, sont bien d’accord. «En été, c’est vrai que nous aimons bien boire un pastis : ça sent les vacances!, sourit Jim Wagener. Mais l’offre en pastis artisanaux est assez limitée si l’on souhaite échapper aux grandes marques.»
Les trois jeunes gens se sont donc retroussé les manches pour produire le premier pastis de Luxembourg qui sortira en 2020, en pleine pandémie. «Ce n’était pas si mal, il faisait beau, c’était un temps idéal pour boire un verre dans son jardin et les ventes ont été bonnes dès le départ», se souvient Jim.
Mais avant de se lancer, Jim, Fränk et Michel ont d’abord étudié le marché et visité beaucoup de petites distilleries pour voir comment elles travaillaient. «Nous sommes allés dans les Vosges, au nord de l’Italie… C’était intéressant, mais comme personne ne partage vraiment ses recettes — nous non plus d’ailleurs! —, il restait beaucoup de travail pour trouver la bonne.»
Normalement, on met un volume de pastis pour trois à cinq volumes d’eau, mais chacun fait comme il veut!
Deux ans ont été nécessaires pour finaliser les bons ingrédients et les bons dosages. Au total, le pastis luxembourgeois contient onze plantes différentes. «Chacune, fraîche ou séchée, est macérée individuellement dans de l’alcool allant de 40 à 60° à l’intérieur de petites cuves en inox. La durée de cette étape varie selon les plantes et aussi en fonction de chaque production : il faut s’adapter.»
Lorsque les macérations sont achevées, les plantes sont retirées, puis le liquide est distillé. Le macérat de plantes, au goût très prononcé, est mis dans une autre cuve avec de l’alcool et de l’eau pour être à son tour distillé séparément. Le jeu est ensuite d’assembler les différents éléments dans les bonnes proportions pour que le pastis soit parfait. «Il y a beaucoup de manipulations à faire, ce n’est pas une boisson simple à produire», reconnaît Jim.
Quant à la liste des ingrédients, c’est de bonne guerre, il ne la dévoile pas. On saura qu’il y a de l’anis étoilé et aussi un peu de genièvre, «la signature de la maison!». «Ce qui nous différencie des autres pastis que l’on trouve sur le marché, c’est que plusieurs ingrédients proviennent du Luxembourg, sourit Jim : c’est notre secret!»
Une fois embouteillées, il faut laisser reposer les bouteilles pendant 4 à 5 mois pour que les différentes saveurs aient le temps de fondre dans une belle harmonie. Le pastis tire alors 45° d’alcool et est prêt à boire. «Normalement, on met un volume de pastis pour trois à cinq volumes d’eau, mais chacun fait comme il veut!», sourit Jim Wagner. Et pas de panique si le pastis ne se trouble pas autant que les plus connus quand on le mélange avec l’eau : «C’est parce qu’au contraire des grandes marques, nous ne mettons pas de caramel pour le colorer.»
Le producteur
Jim Wagener, Fränk Wagner et Michel Schammel sont des amis d’enfance qui partagent, entre autres, le goût de l’entrepreneuriat. Après plusieurs discussions enflammées, y compris dans les bistros, ils se décident à produire des boissons alcoolisées. Ils pensent d’abord aux eaux-de-vie, mais le marché est restreint et de très bons distillateurs existent déjà. En se creusant encore la tête, ils se mettent d’accord sur le gin. À l’époque, il n’y en avait pas autant qu’aujourd’hui, une place était à prendre. Les trois jeunes hommes sortent leur première bouteille en 2017 et présentent les 370 premières pendant les portes ouvertes du domaine viticole Schumacher-Lethal à Wormeldange. Même sans étiquettes faute de livraison à temps, tous les flacons sont vendus dans le week-end !
Forts de cette première expérience pleine de succès, ils poursuivent leur aventure. Mais plutôt que de chercher à beaucoup vendre un seul produit, ils font confiance à leur créativité et choisissent de sortir de nombreux types de bouteilles différents en série limitée : des gins (Sloe Gin, Navy Gin, gins vieillis dans des fûts de chêne ayant contenu des bières ou des vins luxembourgeois), mais aussi un vermouth rouge, un Glühgin et des liqueurs (Beesy, Coffee Gin, Apple Quince Gin Liqueur). Récemment, Opyos a également concocté trois cocktails prêts à boire basés sur ses gins (Genepy Sloe Gimlet, Elderflower Gin Sour et Rosehip Negroni).
Où le trouver ?
Le pastis d’Opyos peut être acheté en ligne sur le site opyosbeverages.lu. On le trouve aussi dans plusieurs grandes surfaces du pays. Il est également servi dans plusieurs cafés et restaurants, dont la Brasserie Guillaume au Knuedler ou le Grand Café sur la Place d’Armes (Luxembourg). Le restaurant Koeppchen le propose aussi à Wormeldange, sur la Moselle.
À retenir
· Opyos a créé son pastis made in Luxembourg en 2020. Il est élaboré à partir de 11 plantes secrètes (fraîches ou séchées), dont certaines viennent du Luxembourg. La création de ce pastis artisanal au goût complexe et fin nécessite une longue préparation.
· Les trois jeunes gens qui ont créé Opyos sont Jim Wagener, Fränk Wagner et Michel Schammel. Ces passionnés se sont d’abord fait un nom grâce à leurs gins. Ils ont ensuite diversifié leur production avec ce pastis, du vermouth, des liqueurs ou encore des cocktails prêts à boire.
· Le pastis de Luxembourg est disponible sur le site internet d’Opyos : opyosbeverages.lu. On le trouve aussi dans plusieurs supermarchés et dans des bars-restaurants comme la Brasserie Guillaume et le Place d’Armes (Luxembourg) ou encore Koeppchen (Wormeldange).