Accueil | Actualités | L’ex-urgentiste Bonnemaison entre la vie et la mort

L’ex-urgentiste Bonnemaison entre la vie et la mort


Nicolas Bonnemaison avait été condamné samedi dernier en appel par la Cour d'assises du Maine-et-Loire, à Angers, pour avoir délibérément donné la mort à une patiente de 86 ans en avril 2011. (photo AFP)

L’ex-urgentiste français Nicolas Bonnemaison, condamné il y a une semaine à deux ans de prison avec sursis pour avoir donné la mort à une patiente en fin de vie, a fait samedi matin une tentative de suicide et son pronostic vital est engagé.

Nicolas Bonnemaison, 54 ans, a été retrouvé samedi matin dans un véhicule sur la commune de Tosse (Landes), sur un chemin de terre, en lisière d’un bois, apparemment après avoir absorbé des médicaments. Il a été transporté au CHU de Bordeaux.

Nicolas Bonnemaison avait été condamné samedi dernier en appel par la Cour d’assises du Maine-et-Loire, à Angers, pour avoir délibérément donné la mort à une patiente de 86 ans en avril 2011, Françoise Iramuno, deux jours après l’hospitalisation de celle-ci après un accident vasculaire cérébral hémorragique qui l’avait plongée dans le coma.

Dans un procès médiatisé, au coeur des problématiques de fin de vie, l’ex-urgentiste avait par contre été acquitté pour six autres patients, également incurables et en fin de vie, auxquels il était également accusé d’avoir donné la mort, avec des injections létales.

Ce procès en appel intervenait 16 mois après un procès en première instance à Pau, à la cour d’assises des Pyrénées-Atlantiques, où les jurés avaient, cette fois, acquitté Nicolas Bonnemaison de la totalité des faits. Mais le parquet général avait fait appel, d’où le procès angevin.

Au cours de ce procès en appel, Nicolas Bonnemaison, avait martelé, comme en première instance, qu’il n’avait administré des injections que dans le seul but de « soulager, pas tuer », des patients agonisants, même s’il savait que l’effet serait d’accélérer la mort.

L’ex-urgentiste était apparu éprouvé par ce deuxième procès sur deux semaines, mais aussi assez combatif. A l’issue du verdict, ses avocats l’avaient surtout décrit comme « soulagé, parce que pour lui c’est la fin de ce calvaire judiciaire ».

Selon un membre de son entourage, l’ancien urgentiste était apparu en bon état ces tout derniers jours.

Après le verdict d’Angers, les avocats de Nicolas Bonnemaison avaient fait savoir que leur client renonçait à un pourvoi en cassation, mais allait saisir la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins d’une demande de révision de sa radiation, décidée en 2014, et confirmée par le Conseil d’Etat. Un recours contre cette radiation est aussi pendant à la Cour européenne des droits de l’Homme.

AFP