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Un médecin pris à partie dans le parking souterrain de son cabinet médical


Wilson accuse le médecin d’avoir pris des photographies de sa compagne.

Un médecin prétend avoir été victime de violences dans le parking souterrain de la résidence abritant son cabinet. Son agresseur présumé assure avoir seulement voulu défendre sa compagne.

Un médecin et le fils d’une voisine de son cabinet se sont opposés hier après-midi face à la 12ᵉ chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg. Les deux hommes ont présenté deux versions diamétralement opposées d’un même fait.

Qui dit vrai ? Et qui le tribunal va-t-il choisir de suivre ? Le parquet a choisi son camp lors de son réquisitoire en réclamant 12 mois de prison et une amende appropriée à l’encontre du jeune chômeur pour coups et blessures volontaires.

Les faits en question se sont produits un dimanche soir – le 10 juillet 2022 – dans le parking souterrain de la résidence abritant le cabinet de Daniel à Esch-sur-Alzette.

Le médecin s’apprêtait à rentrer chez lui quand il a aperçu une voiture blanche qui bloquait l’accès à la sortie du parking. Il s’en est approché pour demander à son propriétaire de bien vouloir la déplacer. «Je n’ai obtenu aucune réponse», a témoigné Daniel.

L’accès d’inconnus au parking de la résidence semblait être un problème récurrent d’après le témoin qui assure n’avoir jamais vu le prévenu avant ce soir-là. «Il était debout à côté de la voiture. Je ne me souviens plus exactement de ce que je lui ai dit.»

Mais ses propos n’auraient pas plu au jeune homme qui se serait immédiatement emporté. «Il m’a saisi par le cou. Sa compagne, jusqu’alors assise dans la voiture, en est sortie et lui a demandé de me lâcher», a assuré le médecin qui, apeuré, aurait couru se mettre en sécurité dans l’immeuble.

«J’ai tenté de rejoindre les escaliers. J’ai passé une première porte et une seconde. Il me poursuivait en criant « Je vais te tuer ! Je vais te tuer !« », a raconté la victime présumée. Wilson aurait réussi à glisser son pied dans la porte et à rejoindre Daniel.

Les deux hommes auraient glissé et seraient tombés au sol. «Il est tombé sur moi. Il m’a asséné des coups de poing et m’a griffé au visage et au cou. J’essayais de le retenir et lui demandais d’arrêter. J’ai rarement vu quelqu’un d’aussi agressif», poursuit le témoin qui s’en est tiré avec des ecchymoses, des lunettes cassées et une dizaine de jours d’arrêt maladie.

Version contre version

Wilson a vivement contesté ce récit des faits. Sa victime présumée filmait sa compagne à son insu et aurait juste souhaité la défendre. «Je voulais juste qu’il supprime les photographies qu’il avait prises de ma compagne. Il m’a promis qu’il allait le faire et voilà que je me retrouve au tribunal», indique Wilson. «J’ai compris ensuite qu’il avait eu une embrouille avec ma mère et mon beau-père. Je n’ai rien à voir avec cela.»

«Il regardait souvent ma compagne», selon le prévenu. Ils se seraient croisés dans le parking souterrain, «le médecin m’a coincé la main dans la porte en essayant de s’enfuir. J’ai poussé la porte pour essayer de la dégager. La porte l’a heurté au visage ce qui a cassé ses lunettes et il est tombé.» Wilson jure ne jamais lui avoir donné de coups de poing.

Le jeune homme qui se défend seul a demandé à ce que sa compagne puisse être entendue à la barre pour confirmer sa version. Après avoir donné droit à cette demande, le représentant du ministère public et le président de la chambre correctionnelle se sont finalement rétractés. La jeune femme n’avait pas emporté de documents officiels permettant de prouver formellement son identité, le tribunal s’est opposé à entendre son témoignage.

Ce sera donc la version du jeune homme contre celle du médecin. Pour le représentant du ministère public, les blessures dont a fait état la victime présumée «concordent avec ses déclarations, mais ne correspondent pas à celles du prévenu» qui s’est, selon le magistrat, livré à «un déchainement de violence».

«Il est légitime de se demander pourquoi», a-t-il ajouté. «Les blessures ne sont pas impressionnantes, mais le témoin est encore très marqué psychologiquement par ce qu’il a subi.»

Il a donc estimé que les faits étaient avérés et que Wilson méritait une condamnation. Le casier judiciaire du jeune homme étant vierge de condamnation pour des faits de violence, le procureur ne s’est toutefois pas opposé à un sursis.

Le prononcé est fixé au 20 juin.

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