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Réfugiés : Juncker met le système de Dublin à l’index


Photo AFP

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a estimé mercredi qu’il fallait « changer » le système de Dublin, du nom d’un texte fondateur de la politique européenne de l’asile.

« En matière de réfugiés il faudra que nous changions le système de Dublin. Il ne fonctionne plus », a affirmé Jean-Claude Juncker lors d’une discours à Paris devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese), parlement consultatif des acteurs sociaux. « S’il ne fonctionne plus, nous ne pouvons pas l’appliquer et donc la Commission fera des propositions afférentes au cours du printemps 2016, et si possible avant », a-t-il ajouté.

Le règlement de Dublin est un texte pivot de la politique européenne de l’asile, confiant l’examen des demandes au premier pays d’entrée des réfugiés. Contesté de longue date par les associations, il est fragilisé depuis plusieurs mois par des décisions de certains États membres qui reviennent ponctuellement à ne plus l’appliquer dans les faits.

Accord avec la Turquie nécessaire

Le chef de l’exécutif européen a par ailleurs défendu l’idée d’un accord avec la Turquie, affirmant comprendre « les doutes et les hésitations de ceux qui disent : on ne peut pas conclure un accord avec Erdogan. Mais avec qui d’autre en Turquie ? » « Si la Turquie ouvre les vannes, il y aura 2 à 3 millions de réfugiés qui viendront en sus du nombre de réfugiés que nous devons déjà abriter et il y aura un mouvement de la Jordanie vers la Turquie », et « donc il faudra que nous payons le prix aux Turcs ».

L’UE s’est d’abord engagée à débloquer « de nouveaux fonds concrets et substantiels » pour aider la Turquie à porter le fardeau des quelque 2,2 millions de réfugiés qu’elle accueille, mais aussi pour mieux fixer les migrants sur son territoire, selon un plan d’action entériné par les 28 dirigeants européens le 15 octobre à Bruxelles.

Revenant sur le mini-sommet qu’il a convoqué dimanche dernier à Bruxelles, consacré aux mesures à mettre en œuvre le long de la « route des Balkans », Jean-Claude Juncker a jugé « incroyable au sein de l’UE » de voir des « États membres qui ne se parlent pas, qui ont le même problème et qui n’ont pas l’énergie d’essayer de résoudre ce problème en se parlant ». « Nous avons assisté à un spectacle d’invectives et d’attaques dont je n’avais pas pensé qu’il pourrait avoir lieu en Europe, cela est dû au fait que les gouvernements et les sociétés ne se parlent pas », a-t-il déploré, avec « l’impression que les téléspectateurs en savent plus sur les mouvements des migrants que les gouvernants ».

AFP/A.P