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L’Europe vacille

L’énumération à la fois interpelle et inquiète. Samedi, lors de son intervention au congrès du DP, le vice-Premier ministre, Xavier Bettel, a mis en garde contre les effets dévastateurs que risque d’avoir la poussée des partis d’extrême droite aux élections européennes du 9 juin. «Avons-nous oublié tout le mal que nous ont apporté les extrémistes?», s’est-il interrogé.

La réponse semble être oui dans un nombre croissant d’États de l’UE. Le Rassemblement national de Marine Le Pen caracole en tête dans les sondages en France. Aux Pays-Bas, le Parti pour la liberté de Geert Wilders est sorti premier des urnes en automne dernier.

En Belgique, le Vlaams Belang est parti pour cartonner lors des législatives de juin. Le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) vise à revenir au pouvoir. Au Portugal, le parti Chega est sorti troisième des urnes en mars.

Il n’est pas question ici de remettre en question des votes démocratiques. La tendance est toutefois inquiétante. Samedi, Xavier Bettel a sorti un exemple… extrême : Adolf Hitler est devenu, début 1933, chancelier après une élection.

Petit détail : le congrès du DP a lieu un 20 avril, le jour de naissance du fondateur du nazisme. Mais il n’est pas l’heure de se pencher sur les hasards du calendrier. Ce qui urge aujourd’hui, c’est de mieux cerner les raisons qui poussent de plus en plus d’électeurs dans les bras de partis populistes, nationalistes et extrémistes

Leur stratégie : promettre des solutions simplistes à des problèmes complexes, tout en stigmatisant certaines catégories de la population, en tête les «méchants» réfugiés et, plus récemment, les verts et autres partis de gauche, accusés de tous les torts.

Une des réponses apportées par la famille des conservateurs, y compris le CSV, est de tirer dans la même direction que les extrémistes. Un exemple : délocaliser des demandeurs d’asile vers des pays loin de l’Europe (modèle «Rwanda»).

Au lieu de miser sur de tels concepts répréhensibles, il importe bien plus de trouver des solutions pour combattre la pauvreté. Elle guette plus de 95 millions de citoyens, soit près de 22 % de la population de l’UE.

Le même appel doit prévaloir au Luxembourg, où le nouveau gouvernement ne semble pas trop pressé de présenter un véritable plan de lutte.

2 plusieurs commentaires

  1. Statonaziobe

    Ahahah.. ils sentent arriver la fin du pays des cuccagnes et ils crient « au loup » la vérité est que ce qu’il reste de l’Union européenne après 70 ans c’est seulement la suivi de Maastricht : la création d’un grand espace ou : personnes, biens, capitaux et criminalité circulent libres et sans règles. No il faut changer cette Unione autrement destinée à la faillite,

  2. Patrick Hurst

    Oui, même pour le DP, tout le mal vient visiblement de la gauche… Ces fameuses dépenses qu’on ne veut surtout pas engager: alors, on sonne la même trompette que CSV et ADR: les mandiants roumains, etc. Peut-êthe un peu plus de gauche et d’équité fiscale et immobilière ne feraient pas de mal!