Le champion du monde, éblouissant sur le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, revient dimanche sur l’Amstel Gold Race, la seule classique néerlandaise qu’il a d’ailleurs épinglée en 2019.
Dimanche matin, au départ de Maastricht, le champion du monde, qui arborera le maillot arc-en-ciel, va prendre toute la lumière. Et il y a de fortes chances pour que l’effet se poursuive bien au-delà, tout au long des 253,6 kilomètres, au fil des 33 ascensions de cette classique qui réalise justement une parfaite jonction entre les Flandriennes et les Ardennaises que sont la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne. Même si mécaniquement, l’Amstel, dont ce sera dimanche la 59e édition, est apparentée, par sa proximité géographique et surtout ses caractéristiques, aux deux dernières nommées.
Dans la forme qui est la sienne, Mathieu Van der Poel a toutes les chances de se retrouver au centre du jeu. Ce qui était vrai dans le passé n’est plus de mise aujourd’hui. En effet, si un coureur voulait briller sur l’Amstel et les deux autres Ardennaises qui suivaient, il se devait de faire l’impasse sur les Flandriennes. Ou alors, il risquait à coup sûr de se retrouver en panne de jambes sur le final de l’Amstel, au fil des dernières accélérations qui se produisent dans le money time. Combien de coureurs se sont cassé les jambes dans cette tentative de passer de l’une à l’autre, sans y parvenir…
Mais voilà, la nouvelle vague faite d’attaquants tout-terrain a emporté sur son passage toutes les anciennes certitudes. Mais plus sûrement, il convient surtout de remarquer plutôt que les coureurs hors normes que sont Tadej Pogacar, dernier vainqueur de l’Amstel (après s’être imposé l’an passé dans le Tour des Flandres et avant de remporter dans la foulée la Flèche Wallonne…), et Mathieu Van der Poel sont surtout des exceptions.
Sa troisième participation
Lorsqu’il s’est imposé ici même en 2019, «MVDP» avait triomphé dans À Travers la Flandre, puis terminé quatrième au Tour des Flandres avant de gagner la Flèche Brabançonne. En 2022, après avoir raflé son deuxième Tour des Flandres, puis terminé Paris-Roubaix au neuvième rang, il avait «échoué» au quatrième rang (succès de Michal Kwiatkowski devant Benoît Cosnefroy).
Avec un programme de plus en plus restreint, puisqu’il n’en sera dimanche soir qu’à six jours de course seulement, Van der Poel garde un atout fraîcheur indéniable. Mais surtout des capacités physiques qui lui permettent d’aborder ces classiques de printemps avec un égal appétit, même si les côtes néerlandaises ne sont pas les monts flamands, il s’agit ici de cousins proches…
La seule interrogation qui se posera concerne la doyenne des classiques. Résistera-t-il à l’usure le long des côtes de Liège-Bastogne-Liège, un poil plus longues, par voie de conséquence directe typées davantage grimpeurs, là où le rapport poids/puissance revêt toute son importance?
Mais nous n’en sommes pas là. Et comme Tadej Pogacar ne défend pas son bien ce dimanche dans l’Amstel, on ne voit pas qui, de prime abord, pourrait contrarier les plans du coureur néerlandais qui sera célébré en grande pompe sur les pentes du Cauberg, comme tout au long du parcours.
Pour un de ses coéquipiers ?
Mais justement, il n’est d’ailleurs pas certain qu’il cherche absolument à s’imposer. Dès l’instant où dans les rangs de l’équipe Alpecin-Deceuninck un élément fiable se retrouve en position, il y a fort à parier que le champion du monde la joue collectif, à l’image de ce qu’il avait réalisé pour Jasper Philipsen dans Milan – San Remo.
Dans ce cas de figure, on verrait bien un coureur comme le jeune Français Axel Laurance ou le puncheur belge Quinten Hermans en profiter. La course, seule, décidera d’une issue qui promet d’être un peu plus indécise, c’est un doux euphémisme, que les dernières flandriennes que Mathieu Van der Poel avait donc dominées en attaquant de loin (un modèle du genre!).
Cette fois, et c’est un constat qui perdure au fil des ans lorsqu’on passe des classiques flamandes à ces classiques des Ardennes et plus précisément ici au Limbourg, la liste des coureurs capables de s’imposer est bien plus large.
Voir par ici des coureurs comme Benoît Cosnefroy, Michal Kwiatkowski (le bourreau du Français en 2022), Tom Pidcock, Mattias Skjelmose, Matteo Jorgenson, Tiesj Benoot, Matej Mohoric, Ben Healy, Valentin Madouas, Marc Hirschi ou mieux encore Juan Ayuso s’imposer n’aurait ma foi rien de bien surprenant. Il y a encore une bonne vingtaine de possibles vainqueurs en magasin.
Mais pour la vitrine, pardon, Mathieu Van der Poel, après sa série de deux monuments d’affilée, les Flandres et Roubaix, cela aurait vraiment de la gueule ! Et cette fois, pas obligé pour lui de sortir les flingues à soixante bornes de l’arrivée…
Jungels et Kluckers sur la liste, deux coureurs luxembourgeois seront au départ
Même si Primoz Roglic n’est pas au départ de l’Amstel Gold Race (le Slovène avait lourdement chuté à deux reprises sur le Tour du pays basque et n’est pas prévu sur Liège-Bastogne-Liège), Bob Jungels ne déroge pas au programme qui était le sien. S’il est difficile de juger précisément son degré de forme étant donné la fonction qui fut la sienne auprès de Primoz Roglic, on peut néanmoins penser que l’ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège pourrait s’illustrer si l’occasion se présente.
En effet, malgré tous ses efforts en tête de peloton, il semble que le coureur de Bora-Hansgrohe se trouve en bonne condition. Il n’est plus marqué comme il l’était voici de cela quelques années encore. Pourquoi pas, dans ces conditions, exploiter la marge de manœuvre qui sera la sienne si la course le place en situation favorable?
Dans son équipe, Maximilian Schachmann, cinquième ici même en 2019 puis troisième en 2021, sera sans doute le leader.
Quant à Arthur Kluckers (Tudor), qui s’est préparé la semaine dernière sur les routes du Pays de la Loire, il s’était classé 42e l’an passé pour sa découverte de la classique néerlandaise. Le Danois Alexander Kamp, 9e l’an passé, sera le leader de l’équipe suisse.
D. B.
Même si Primoz Roglic n’est pas au départ de l’Amstel Gold Race (le Slovène avait lourdement chuté à deux reprises sur le Tour du pays basque et n’est pas prévu sur Liège-Bastogne-Liège), Bob Jungels ne déroge pas au programme qui était le sien. S’il est difficile de juger précisément son degré de forme étant donné la fonction qui fut la sienne auprès de Primoz Roglic, on peut néanmoins penser que l’ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège pourrait s’illustrer si l’occasion se présente.
En effet, malgré tous ses efforts en tête de peloton, il semble que le coureur de Bora-Hansgrohe se trouve en bonne condition. Il n’est plus marqué comme il l’était voici de cela quelques années encore. Pourquoi pas, dans ces conditions, exploiter la marge de manœuvre qui sera la sienne si la course le place en situation favorable?
Dans son équipe, Maximilian Schachmann, cinquième ici même en 2019 puis troisième en 2021, sera sans doute le leader.
Quant à Arthur Kluckers (Tudor), qui s’est préparé la semaine dernière sur les routes du Pays de la Loire, il s’était classé 42e l’an passé pour sa découverte de la classique néerlandaise. Le Danois Alexander Kamp, 9e l’an passé, sera le leader de l’équipe suisse.
D. B.