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Espionnage/NSA : nouvelle enquête de la justice allemande


illustration AFP

La justice allemande a ouvert une nouvelle enquête dans une affaire d’espionnage présumé liée à l’agence américaine NSA après celle, finalement classée, sur l’écoute du portable de la chancelière Angela Merkel, a rapporté samedi le magazine allemand Der Spiegel.

Cette enquête, qui vise des « activités d’espionnage », a été ouverte « contre X » par le Parquet fédéral de Karlsruhe (sud-ouest), compétent pour ce type de dossiers. Selon le magazine, les soupçons portent cette fois sur l’ordinateur portable personnel d’une chef de service de la chancellerie sur lequel aurait été installé un virus espion baptisé « Regin ».

Ce logiciel, découvert en 2014 sur l’ordinateur de l’employée, permet de surveiller l’ensemble des données qui transitent dans l’ordinateur et les transmettre à celui qui l’a installé, rapporte Der Spiegel. « Nous pouvons confirmer qu’il y a une enquête » relative à « un logiciel malveillant » baptisé « Regin », a indiqué une porte-parole du Parquet fédéral, sans vouloir confirmer les autres éléments apportés.

Cheval de Troie

Selon le magazine, qui cite des spécialistes, « il n’y a aucun doute » que « Regin », un logiciel de type « cheval de Troie », peut être associé à la NSA ou aux services britanniques GCHQ (Government Communications Headquarters), pendant britannique de l’agence de renseignement américaine.

Le GCHQ avait été pointé dans les documents révélés au grand jour en 2013 par l’ancien consultant de l’agence américaine NSA, Edward Snowden, pour leur interception de communications téléphoniques et de courriers électroniques en Allemagne.

En octobre de la même année, des informations sur la mise sur écoute d’un téléphone portable d’Angela Merkel avait provoqué des tensions entre Berlin et Washington. Le Parquet fédéral avait ouvert une enquête, avant de la classer en juin, jugeant que les accusations ne pouvaient « être prouvées légalement dans le cadre d’une procédure de droit pénal ».

Les Allemands, très sensibles aux questions de données privées notamment en raison de leur expérience des dictatures nazie et communiste, avaient été choqués par ces révélations qui avaient affecté la relation avec Washington, traditionnellement très étroite.

« L’espionnage entre amis, cela ne va pas du tout », avait alors déclaré la chancelière.

AFP