Vainqueur dimanche de l’Arden Challenge, le Luxembourgeois Arno Wallenborn a fait étalage de ses qualités tout au long de la fin de semaine.
En fin de semaine dernière, Arno Wallenborn a crevé l’écran au Luxembourg et en Belgique pour finalement remporter le classement général final par points de l’Arden Challenge. Certes, il ne s’agissait pas d’une épreuve internationale, mais comme Arno Wallenborn lui-même l’explique ici, les courses belges amateurs (qui accueillent d’ailleurs d’anciens professionnels et c’était d’ailleurs le cas pour l’Arden Challenge), sont internationales par leurs listes de départ.
La façon dont ce grimpeur de bientôt 21 ans (il les aura lundi), au gabarit idéal (1,84 m pour 65 kg), venu au cyclisme au club de Schifflange (son entraîneur est d’ailleurs toujours Romain Gastauer) en suivant son aîné, Tom, dès l’âge de cinq ans et demi, poursuit sa progression, indique que nous sommes en présence d’un sérieux espoir. «J’ai fait un pas après l’autre», sourit celui qui réside à Esch-sur-Alzette.
Pour autant, il ne s’attendait pas forcément à remporter ce classement général. Morceaux choisis.
UNE PETITE SURPRISE
«J’ai été un peu surpris moi-même. J’avais fait quelques courses en début de saison en Belgique et en France (il avait notamment pris la 4e place du Grand Prix des Carreleurs en Alsace) et la semaine précédente, j’étais allé avec l’équipe nationale disputer l’Olympia’s Tour aux Pays-Bas. J’ai abandonné dans la deuxième étape, mais j’avais remarqué que mes valeurs étaient élevées. Cette course, l’Arden Challenge, est comme souvent en Belgique avec les courses nationales amateurs, ce sont des courses références. La liste de départ était internationale. Je me sentis à l’aise et je voulais faire un résultat.»
SON SUCCÈS À WILTZ
«Mon succès jeudi dernier dans l’étape de Wiltz, cela s’est fait un peu par hasard, le peloton s’était réduit au fil de la course et j’avais le sentiment qu’on pouvait partir à deux ou trois. Je ne voulais pas rester coincé à l’arrière, devoir faire le boulot et perdre ainsi des forces. Dans la deuxième bosse du parcours, j’ai fait le bond. Il y avait encore à l’avant le Français Louis Coqueret, on était à deux, mais il a mal géré une descente et à l’entrée de la « petite Alpe d’Huez« , je me suis retrouvé tout seul. Je ne voulais pas attendre le peloton et perdre mon avance. Je me sentais fort dans les bosses et je voulais creuser les écarts. Il y avait du vent sur le plateau et j’ai pensé que le peloton reviendrait, mais ce n’était pas le cas, ils ne devaient pas très bien s’entendre. J’ai pu résister sur les derniers 45 kilomètres. Mais il faut dire que sur ce type de parcours, un homme seul n’est pas désavantagé.»
LE CLASSEMENT GÉNÉRAL EN PRIME
«Comme le classement général se jouait aux points, j’ai tenté le coup. J’avais terminé deuxième de la première étape et remporté la deuxième. Puis, j’ai encore terminé quatrième de la troisième. Je me sentais encore bien, j’avais l’honneur de porter le maillot jaune et je l’ai défendu.»
MERCI À LA REGIONAL EKIPP
«Cette Regional Ekipp, c’est une très bonne alternative puisque au Luxembourg, le calendrier local est réduit. Il s’agit d’une équipe basée sur le bénévolat et le sponsoring, cela nous permet de prendre le départ de belles courses à l’étranger, de progresser. Quand on court en Belgique, ce n’est pas facile de gagner, donc c’est intéressant d’intégrer cette équipe en plus de notre club habituel (NDLR : Team Snooze)
IL VEUT MONTER D’UN CRAN
«Je suis étudiant à la Lunex à Differdange. C’est parfait pour m’entraîner, tout se combine bien pour l’entraînement. J’aurai terminé l’année prochaine pour ma dernière année espoirs. Je fais beaucoup de sacrifices et d’investissement en temps dans le cyclisme. Je voudrais passer professionnel, mais ce n’est jamais quelque chose de certain. Là, je viens de faire un beau résultat pour commencer, mais ce sera à moi de confirmer face à d’autres coureurs et aussi avec des coureurs pros. C’est en fin de saison qu’on verra. Pour le moment, je n’ai pas eu de contact.»
SA PRÉPARATION HIVERNALE
«J’ai fait une semaine de stage à Majorque en décembre avec Ken Conter. Puis ensuite, encore deux semaines fin janvier-début février. Je n’avais pas pu faire tout ce que j’avais prévu, car je suis tombé malade. Mais finalement, j’ai quand même passé l’un de mes meilleurs hivers. J’étais blessé l’an passé, car enfin de saison 2022, je m’étais cassé le scaphoïde et le radius de la main gauche. C’est le vélo. Mais là, je ressens sur le vélo que j’ai une bonne base, j’ai déjà les kilomètres dans les jambes et je peux faire des résultats sur cinq jours et pas seulement sur un jour.»
SES PROCHAINES CIBLES
«C’est sûrement la Flèche du Sud en mai que j’effectuerai avec mon club habituel, le Team Snooze. C’est une date concrète que j’ai inscrite au calendrier ! Et puis avec l’équipe nationale, on va participer à de belles courses, le Tour de l’Avenir si je suis sélectionné (il avait terminé 30e du classement final l’an passé) et puis les Mondiaux à Zurich qui seront très montagneux. Et puis, dans dix jours, je devrais être au départ de Liège-Bastogne-Liège espoirs.»