Rapatrié en MLS par le meilleur club des deux dernières années aux États-Unis, Maxime Chanot, 34 ans, redéfinit encore son ambition à la hausse.
Maintenant on sait pourquoi Luc Holtz n’a rien dit de concret, lundi après-midi, sur l’absence non programmée de Maxime Chanot, se contentant de l’annoncer comme si cela allait passer comme ça.
On comprend aussi pourquoi, immédiatement après, quand il a été demandé au sélectionneur de préciser les raisons de cette curieuse libération entre deux matches internationaux et sans blessure apparente, ce dernier a pris deux secondes de réflexion avant de préciser que c’était «pour des trucs personnels».
En l’occurrence, le «truc personnel», c’était un soudain changement dans son orientation professionnelle : le défenseur central d’Ajaccio a repris le chemin des États-Unis.
«Ça va encore booster sa motivation»
L’Équipe a en effet reçu l’information de son club corse d’Ajaccio (12e de L2, à cinq longueurs du barragiste pour la montée en Ligue 1) que Chanot, 34 ans et quatrième joueur le plus utilisé de l’effectif, était libéré de son contrat qui courait sur trois saisons pour aller s’engager avec le Los Angeles FC (pour deux ans), qui vient justement de recruter l’ancien gardien de l’équipe de France et champion du Monde 2018 Hugo Lloris et espère s’attacher prochainement les services d’un autre pilier de la conquête des Bleus du titre mondial en Russie, l’inamovible bien que contesté Olivier Giroud (Milan AC). «Voilà qui va encore booster son plaisir et sa motivation», s’est réjoui Holtz, qui n’avait plus de raison de faire de cachotteries, hier.
Chanot s’offre là un revirement complet de situation. Champion de MLS en 2021, plutôt sur la fin de ses sept années dans le championnat nord-américain à New York City, on pensait son aventure américaine derrière lui. Elle ne l’était pas.
Et encore plus jusqu’au-boutiste, le Roude Léiw aux 68 sélections et 4 buts va aller la porter désormais sur la côte ouest, à neuf heures d’avion du Luxembourg plutôt que six, dans une ville tout émoustillée par le derby à venir, dans une semaine, contre les LA Galaxy de l’Uruguay Caceres.
Pourquoi parler décalage horaire? Parce que la question est au centre de tout, dans l’avenir que l’un des tauliers de Luc Holtz s’imagine en sélection. Tout récemment, il disait son soulagement d’être en Corse et de ne plus avoir à infliger à son corps les nombreux allers-retours avec le Vieux Continent. Et voilà qu’il s’apprête à le martyriser plus encore. D’où la question, légitime : va-t-il poursuivre l’aventure internationale?
Par contre, il n’y aura ni NYC, ni Messi…
Luc Holtz, sur ce point, semble encore assez sûr de son fait : «Il m’a demandé mon avis concernant Los Angeles et la MLS. Et son envie est encore de jouer. Cela va lui faire du bien, le remotiver. Pour ce qui est des déplacements, on va en discuter, on va voir. Mais je ne crois pas qu’il va arrêter, non et c’est une bonne nouvelle».
Même constat que pour tous ses autres trentenaires, dont aucun ne l’a prévenu de doutes sur la poursuite de sa carrière, avec un Lars Gerson qui l’a notamment satisfait contre le Kazakhstan, «notamment sur la précision et la fluidité de ses relances. J’espère qu’il restera en bonne santé, parce que sa maturité technique peut nous faire encore énormément de bien».
Celui qui va se faire du bien, c’est Maxime Chanot. Reparti pour deux années sous le soleil de Californie, au pied de Hollywood, il rejoint l’actuel 6e de la Conference Ouest, forcément ambitieux après avoir été battu en finale de la dernière saison (2-1 contre Colombus Crew) et alors qu’il avait remporté le titre en 2022.
Et ce n’est pas le recrutement d’anciens champions du monde qui pourrait indiquer que les ambitions sont revues à la baisse. Seule pointe de tristesse : Chanot n’affrontera ni l’Inter Miami de Lionel Messi, ni son ancien club de New York City d’ici la fin de la saison régulière. Peut-être en play-offs, après une campagne de Nations League couronnée de succès?