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Tirs et bombardements sur l’hôpital al-Chifa à Gaza


Gaza, dimanche. (photo AFP)

Des échanges de tirs et des combats ont commencé peu avant l’aube lundi dans l’enceinte et aux abords de l’hôpital al-Chifa dans la ville de Gaza, a appris l’AFP de sources concordantes.

L’armée israélienne a annoncé mener une opération sur l’hôpital al-Chifa, dans la ville de Gaza, dans un communiqué publié lundi matin, tandis que des témoins sur place ont confirmé des bombardements, des tirs et des combats.

Les soldats « mènent en ce moment une opération ciblée dans la zone de l’hôpital al-Chifa », détaille le communiqué. « L’opération repose sur des informations indiquant l’utilisation de l’hôpital par des terroristes haut gradés du Hamas ».

« Au cours de l’opération, les terroristes ont ouvert le feu sur les troupes depuis l’hôpital », explique un autre communiqué conjoint de l’armée et du renseignement intérieur israélien. « Les troupes ont répliqué en tirant », poursuit-il en suggérant que des individus avaient été touchés par les tirs.

En feu

Le ministère de la Santé de Gaza a indiqué que « des dizaines de milliers » de personnes se trouvaient dans l’hôpital.

Un des bâtiments est en feu « suite à une frappe aérienne », a-t-il ajouté en déplorant « des dizaines de martyrs », certains corps ayant été amenés depuis les abords de l’hôpital, d’autres restés sur la chaussée, « personne ne pouvant les transporter à l’hôpital en raison de l’intensité des tirs ».

Sur place, des témoins ont confirmé à l’AFP « des opérations aériennes » sur le quartier d’al-Rimal où se trouve l’hôpital, le plus grand de la bande de Gaza, dans lequel seraient tombés des « éclats d’obus ».

Des habitants de ce quartier central de la ville de Gaza ont affirmé que « plus de 45 chars et véhicules blindés de transport de troupes israéliens » étaient entrés dans al-Rimal. Certains rapportent « des combats » autour de l’hôpital.

L’armée israélienne s’adresse par hauts parleurs aux habitants en leur demandant de rester chez eux alors que des « drones tirent sur les personnes dans les rues près de l’hôpital », selon des témoins sur place.

Accusations 

Les troupes israéliennes ont reçu « des instructions sur l’importance d’opérer avec prudence, ainsi que des mesures à prendre pour éviter de blesser les patients, les civils, le personnel médical », indique le communiqué de l’armée.

« Des personnes parlant arabe ont été amenées sur place pour faciliter les échanges avec les patients », ajoute-t-il, « les patients et le personnel médical ne sont pas obligés d’évacuer ».

L’armée a également diffusé ce qu’elle présente comme un extrait d’un échange téléphonique ayant eu lieu « ces derniers jours » entre l’administration de coordination et de liaison israélienne (CLA) et un responsable du ministère de la Santé à Gaza, au cours duquel son représentant explique être « prêt » à fournir de l’aide si « les activités terroristes » au sein de l’hôpital cessent.

« Nous confirmons que les récits de l’occupation (NDLR : Israël) sont faux », ont déclaré les mouvements palestiniens actifs dans la bande de Gaza dans un communiqué commun. « Les hôpitaux sont des bâtiments civils dédiés à la santé, qui n’ont rien fait qui contrevienne à leurs tâches comme elles sont définies par le droit international humanitaire ».

L’armée israélienne était entrée dans cet hôpital le 15 novembre dernier, et l’établissement ne fonctionne plus qu’a minima et avec une équipe réduite.

Après cette opération d’envergure, l’armée israélienne avait dit avoir trouvé « des munitions, des armes et des équipements militaires » du mouvement islamiste palestinien Hamas dans l’hôpital al-Chifa, ce que le Hamas a démenti.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, l’armée israélienne a conduit des opérations dans plusieurs hôpitaux du territoire palestinien.

Elle accuse le Hamas de se servir des établissements de santé comme centres de commandement.

Le bilan humain de la guerre entre Israël et le Hamas ne cesse de s’alourdir avec, selon le ministère de la Santé du Hamas, 31.645 morts depuis le 7 octobre.

Ce jour-là, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont conduit une attaque sans précédent dans le sud d’Israël, durant laquelle au moins 1.160 personnes ont été tuées, selon un décompte de l’AFP à partir de sources officielles.