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[Le portrait] Tommy Wirtz, l’amour du maillot


Hormis une parenthèse professionnelle en Allemagne, le Dudelangeois a effectué l’intégralité de sa carrière au HBD, un club qu’il chérit tant.

Il fait partie de ces joueurs qui n’ont d’yeux que pour un seul club. Lui, c’est Tommy Wirtz et son club de cœur, c’est le HB Dudelange. Le club de sa ville, celle dans laquelle il est né le 18 mai 1992, celle dans laquelle il a toujours vécu et celle dans laquelle il y a deux ans maintenant, il a acheté une maison située à «environ 10-15 minutes à pied» du centre sportif René-Hartmann, où le club le plus titré du Grand-Duché réside.

Pratique quand on y passe une grande partie de son temps. Que ce soit à suer sur le parquet ou à se démener en coulisses. Mais bientôt, c’est-à-dire à la fin de l’exercice en cours que le HBD bouclera du côté de Berchem avec, il l’espère, a minima, une place sur le podium, le Dudelangeois rangera ses chaussures au placard et transmettra son brassard de capitaine à l’un de ses ex-futurs coéquipiers, hasard du calendrier, le jour de son 32e anniversaire.

C’est qu’après douze saisons de bons et loyaux services au sein de l’équipe fanion avec laquelle il a remporté plusieurs titres nationaux et récompenses individuelles, Tommy Wirtz a décidé de mettre un terme à sa carrière. «Ce n’est plus un secret. Le staff et l’équipe sont au courant, j’ai décidé d’arrêter après cette saison, confie-t-il, non sans émotion. J’aimerais bien me concentrer sur d’autres choses et valoriser autre chose dans la vie que le handball uniquement.»

La fin d’une ère pour lui, l’emblématique ailier gauche que les plus fidèles supporters de Dudelange ont vu commencer en équipe première en 2009 lorsque le jeune homme était à l’époque âgé de 17 ans seulement. Mais que ces derniers se rassurent, Tommy Wirtz ne sera jamais bien loin puisqu’il continuera d’œuvrer pour le club de la Forge du Sud.

Après ma carrière de joueur, je veux continuer à aider le club en dehors du terrain

Non plus sur le devant de la scène, mais dans l’ombre. «C’est le club qui m’a fait grandir et j’ai envie de lui rendre la pareille», explique-t-il. Chose qu’il a déjà commencé à entreprendre en rejoignant le comité et en prenant la présidence de la commission marketing depuis cette année.

«J’ai quand même un rôle plus important au sein du club et ça me fait plaisir parce qu’après ma carrière sur le terrain, disons-le comme ça, je vais pouvoir continuer à aider le club en dehors», se réjouit le n° 17. Et s’il tient tant à apporter sa contribution, c’est en raison de son attachement profond au HBD où il a débuté dès son plus jeune âge. De cette période, il garde des souvenirs impérissables.

«Je me souviens encore de mon premier tournoi avec Dudelange. C’est très vieux (il sourit), mais je m’en souviens. Je me souviens aussi de la Youth Cup, comme la plupart des Dudelangeois d’ailleurs, c’est un tournoi mythique», se remémore-t-il, un brin nostalgique. Et de rembobiner encore un peu l’histoire : «J’ai grandi avec le club ! Plus jeune, après l’école, je faisais mes devoirs et j’allais directement à l’entraînement. J’ai toujours été avec des amis et peu importe les circonstances, j’étais toujours content d’aller m’entraîner. Après nos séances, je regardais les séniors, je traînais dans la salle. En fait, c’est le même parcours que beaucoup de Dudelangeois.»

À une exception près : son parcours l’a mené en Allemagne, où il embrassé une carrière professionnelle en faisant les beaux jours du HG Saarlouis (3e Liga) et du DJK Rimpar Wölfe (2e Bundesliga).

J’ai grandi avec le club! Plus jeune, après l’école, je faisais mes devoirs et j’allais directement à l’entraînement

«C’était génial ! C’est une expérience à faire et j’invite chaque personne qui en a la possibilité à le faire. Les gens sont tous fanatiques du handball, les salles sont remplies pour n’importe quel match. Et puis, le niveau est très relevé. Il n’y a pas une ligue plus forte que la ligue allemande sur la planète. J’ai vraiment adoré le temps passé en Allemagne et j’ai beaucoup appris. Si je pouvais, je referais la même chose sauf que j’y serais allé un peu plus tôt. Mais il ne faut pas non plus oublier qu’il faut avoir un plan B en poche parce que tu ne peux pas vivre qu’avec le handball.» C’est pourquoi lors de sa première année, Tommy Wirtz enchaîne les allers-retours entre la Sarre et le Luxembourg afin de terminer sa formation d’instituteur.

Un métier qui le passionne et qu’il exerce aujourd’hui à l’école Nonnewisen à Esch-sur-Alzette. Et les bambins à qui il enseigne ont vite compris que l’adulte qu’ils avaient en face d’eux n’était pas simplement enseignant. «J’aime bien ne rien dire, glisse-t-il. J’aime bien qu’ils me connaissent en tant que personne, en tant que leur instituteur, mais bon, ce sont de jeunes enfants (il sourit). Par exemple, ils ont vite tapé mon nom sur Google et fait des recherches. Et puis, quand j’étais parti une semaine en Turquie avec l’équipe nationale, c’est sûr qu’ils se posaient des questions. Mais c’est important pour moi qu’ils fassent la différence entre Tommy l’instituteur et Tommy le handballeur.»

Bien qu’il veuille que ses élèves soient conscients de cette distinction, Tommy Wirtz souhaite leur transmettre des valeurs propres à ce sport que prône le HB Dudelange telles que la solidarité et les amitiés durables. L’une des marques de fabrique du club de la Forge du Sud et «c’est ça la plus belle des choses».