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Deux visions de la société

La question des demandeurs d’asile déchire littéralement l’Europe. La peur engendrée par la venue de ces milliers d’étrangers favorise la montée des partis populistes, forcément opposés à tout accueil de non-nationaux sur ses terres.

La problématique est sans doute complexe, mais les politiques européens feraient mieux de miser sur une pédagogie efficace, plutôt que de laisser le champ libre à une droite décomplexée qui s’est engouffrée dans le boulevard politique que représente la peur du migrant.

En France, un collectif de 800 personnalités a publié un appel, un appel pour que la «jungle» de Calais – un lieu qui porte désormais un nom connu de tous – devienne un endroit tout simplement… humain. Les associations et les bénévoles sont tout simplement débordés depuis des mois, l’État ne voulant pas mettre les moyens financiers pour améliorer la situation sanitaire catastrophique. C’est une question de dignité humaine, ni plus, ni moins. Mais en ne faisant rien, par peur de courroucer sans doute les électeurs effarouchés, la France faillit à ce qui a fait sa grandeur.

De l’autre côté du Rhin, la politique d’Angela Merkel, qui est elle pragmatiquement favorable à l’accueil des réfugiés en Allemagne, rencontre une certaine hostilité de la population. Une frange elle aussi décomplexée sur les questions d’immigration. Les manifestations du mouvement xénophobe et anti-islam Pegida a trouvé dans les migrants son bouc-émissaire idéal. Les affrontements entre manifestants et contre-manifestants ont été violents, c’est dire si deux visions de la société s’opposent dans cette crispation autour de la question de l’accueil.

La Turquie, qui jusque-là avait peu de poids au niveau européen, se fait courtiser comme jamais par une Union européenne qui l’avait jusqu’à présent regardée de haut. Les Turcs ont de quoi négocier. Le prix pour continuer de garder sur leurs terres une grande majorité des réfugiés sera probablement aussi élevé que le prix que les Européens voudront mettre pour leur «tranquillité».

Audrey Somnard (asomnard@lequotidien.lu)

Un commentaire

  1. Bonjour Mme Audrey Somnard;
    À deux vision qui détermine des objectifs, un par son bouc-émissaire sélectionnée très idéal, et l’autre par l’hostilité et de courroucer de la population et leurs bien…..la charité des associations peux absorber le courroucer de la foule des voix …aménager la bonne solution des règles, remis le désordre en ordre bien structure et chaqu’un prend sa places. Juste un opinion de me point de vu et je souhaite la bonne vision et prise…Merci