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Luxembourg : près de 1 500 enfants placés dans des foyers


(Photo d'illustration : Editpress)

Un rapport de l’Unicef montre que le Luxembourg fait partie de six pays européens sur 25 à continuer à privilégier les placements des enfants en détresse en institution aux placements en famille.

En Europe et en Asie centrale, quelque 456 000 enfants – soit près d’un demi-million – vivent en institution, notamment dans des établissements de grande taille, d’après un nouveau rapport publié hier par l’Unicef, le Fonds des Nations unies pour l’enfance. «En Europe et en Asie centrale, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour mettre un terme au long et douloureux héritage du placement des enfants en institution. Si des améliorations ont été constatées, les progrès sont loin d’être uniformes. Les enfants handicapés ont été largement laissés de côté», déclare dans un communiqué Regina De Dominicis, la directrice régionale de l’Unicef pour l’Europe et l’Asie centrale.

Dans la région examinée dans ce rapport, intitulé «Vers une meilleure protection : État des lieux de la situation des enfants placés en Europe et en Asie centrale», il est révélé que le taux d’enfants concernés par des placements est deux fois plus élevé que la moyenne mondiale (232 enfants pour 100 000 enfants, contre 105 pour 100 000 à l’échelle mondiale).

Au Luxembourg, 1 461 enfants et jeunes adultes, étaient, en date du 1er octobre 2023, accueillis ou placés en institution ou en famille d’accueil dans le pays ou à l’étranger. L’Office national de l’enfance (ONE) précise que le ratio est de 60 % d’enfants et de jeunes adultes qui sont placés dans un foyer contre 40 % en famille (famille d’accueil et accueil individualisé intensif). L’Unicef précise que le Grand-Duché fait partie de six pays européens sur 25 à continuer à privilégier les placements en institution aux placements en famille.

Trop peu de familles d’accueil

Le Comité des droits de l’enfant a recommandé en 2021 «d’éliminer progressivement les placements en institution et de favoriser la prise en charge des enfants en milieu familial chaque fois que cela est possible, et de développer le système de placement en famille d’accueil pour les enfants qui ne peuvent pas être maintenus dans leur famille, afin de réduire le nombre d’enfants placés en institution».

Le plan d’action national sur les droits de l’enfant 2022-2026 reprend cette recommandation. Pourtant, l’association Fleegeelteren Lëtzebuerg a signalé que les trois services d’accompagnement du placement familial (Croix-Rouge, Kannerduerf et Arcus) constatent «un quasi-arrêt au niveau du recrutement de nouvelles familles d’accueil».

Dans ce contexte, il faut rappeler qu’un projet de réforme de la protection de la jeunesse est en cours de finalisation. Le projet de loi avance que «la prise en charge précoce est à privilégier, et ce, pour éviter une détérioration de la situation et en même temps s’assurer que, dans la mesure du possible, le mineur puisse rester au sein de sa famille d’origine». Pour l’Unicef, il est «essentiel que cette réforme soit adoptée. Cela contribuera à un renforcement de la prévention et, en cas de nécessité d’un placement, à sortir du système actuel qui continue à placer des enfants principalement dans des institutions». Un appel est lancé pour que des «moyens financiers conséquents» soient alloués à ce changement de paradigme.

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