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[Cyclo-cross] Marie Schreiber, la mort dans l’âme


Après le départ, Marie Schreiber, ici devant Zoe Bäckstedt et Kristyna Zemanova, s’est hissée en première position. Mais malheureusement, cela n’a pas duré. (photo uci_cx)

Dans un jour sans, la Luxembourgeoise n’a pas été en mesure de se hisser sur le podium de la course espoirs. Comme l’année précédente, elle termine cinquième des championnats du monde espoirs.

Loin derrière la ligne d’arrivée, loin derrière Zoe Bäckstedt qui avait été littéralement happée par le service de sécurité, loin de tout, Marie Schreiber, laissa tomber sa tête sur son guidon. Julie, sa grande sœur, fut la première à venir la réconforter, à tenter de la consoler. De lui glisser des mots propres à atténuer sa réelle douleur. Mais elle semblait inconsolable. Puis rentra dépitée directement au parking dévolu aux différentes fédérations nationales.

La Luxembourgeoise n’a pas réalisé son rêve de remporter son premier titre mondial. Ni même son premier podium. Son périple à Tábor, son ciel laiteux, son circuit dessiné le long de la rive droite de la rivière Lužnice, et sa boue collante, ne lui laissera qu’une grosse amertume. Une belle mélancolie. Même le speaker qui quelques instants plus tôt l’annonçait favorite de la course espoirs, sembla rester sans voix, lorsque après un tiers du premier tour, elle avait disparu du sillage de sa rivale et néanmoins amie, l’Anglaise Zoe Bäckstedt, toujours présente dans les grands rendez-vous et finalement couronnée.

Marie Schreiber avait bien effectué son départ qui est le sien et n’appartient qu’à elle. Rapide comme toujours. Mais, bien plus vite que prévu, sa rivale anglaise était revenue planter ses griffes dans son dos. Elle ne tardait pas à la passer avant de s’envoler vers le succès. Plus rien ni personne ne se mettrait en travers de son chemin. La vice-championne d’Europe devenait championne du monde avec la même félicité.

«Je n’ai pas eu l’impression d’avoir attaqué. J’ai simplement tenu le même rythme pendant le plus longtemps possible. Avec seulement quatre tours de circuit, c’est passé très vite et j’ai juste tenu mon rythme. Après avoir passé trois tours à la limite de ce que je pouvais faire, j’essayais simplement de ne pas faire d’erreurs pour atteindre la ligne d’arrivée», glissera la nouvelle championne du monde en agitant sa bouille ronde.

L’ombre d’elle-même

Derrière, la Tchèque Kristyna Zemanova et la Néerlandaise Leonie Bentveld en étaient déjà à devoir se partager les places du podium, en jetant simplement par intermittence un coup d’œil derrière elles, car il fut vite entendu que Marie Schreiber, placée en embuscade, mais en pleine perdition, ne reviendrait pas. D’ailleurs, dans le dernier tour, la quatrième place lui échappera au profit de la Canadienne Isabella Holmgren. Quatrième ou cinquième, peu importe d’ailleurs.

Depuis longtemps, Marie Schreiber n’y était plus, elle vivait même un véritable chemin de croix. Elle connaissait le fameux jour sans tant redouté le jour J de son objectif principal pour cette saison et à l’évidence, ce n’était pas facile à vivre. C’est comme si elle avait perdu son savoir-faire et elle n’était plus que l’ombre d’elle-même «Je me demande pourquoi ça n’a pas été dans ces championnats du monde, j’ai l’impression qu’à chaque fois que ça doit aller, ça ne va pas, même si au final, j’ai réalisé une bonne saison», finira-t-elle par concéder.

Vrai que ce faux pas à Tábor n’enlève pas la formidable régularité dont elle a fait preuve au plus haut niveau mondial avec l’élite avec ses neuf top 10 et ses quatre top 5 dont une deuxième place à Flamanville. Plus trois premières places en espoirs.
Sixième des Mondiaux en 2022, cinquième en 2023 et 2024, on la reverra donc en 2025 à Liévin, pour sa tentative dans cette catégorie espoirs. Elle se relèvera et s’en remettra. Un jour, c’est sûr, ça finira par rigoler.