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L’électrique, c’est fantastique


Le Luxembourg peut faire davantage pour inciter à l’achat de voitures électriques, selon le Mouvement écologique.  (Photo : archives editpress)

Le Mouvement écologique a demandé des mesures fortes pour promouvoir la voiture électrique, alors que l’Autofestival bat actuellement son plein.

Comment faire des membres du Mouvement écologique des fans de l’Autofestival? En prenant des mesures législatives beaucoup plus fortes en faveur des voitures électriques. Hier, le Mouveco a regretté amèrement de voir dans les garages des modèles de voiture toujours plus lourds et plus grands mis à la vente. Ces autos ont de quoi séduire, mais c’est le climat qui paie finalement l’addition avec ces véhicules qui consomment toujours plus (que ce soit plus de pétrole ou plus d’énergie électrique).

Devant cette situation, le Mouvement écologique a rappelé au gouvernement qu’il avait dévoilé une forte ambition pour faire avancer la transition énergétique et l’électromobilité de façon plus rationnelle. Il est temps que la coalition CSV-DP passe la seconde pour les militants. Ils demandent que des règles de subventionnement des voitures électriques soient «rapidement établies de manière différenciée, garantissant ainsi indirectement une sélectivité sociale». Introduction du «leasing social», promotion des véhicules électriques d’occasion performants… le Mouveco donne même des idées au gouvernement dans son communiqué diffusé hier. Mais attention, dans le même temps, il faudra que les véhicules particulièrement polluants soient soumis à un malus. Le privilège des «voitures de service» devrait aussi être supprimé et limité aux voitures électriques. Bref, il s’agit d’accélérer la révolution électrique du secteur automobile et de permettre une accessibilité à ce type de véhicules pour tous. Revue de détail de ces idées pour rouler plus intelligemment ces prochaines années.

Des «voitures de service» à verdir

Malgré une réduction du CO2 dans le secteur des transports, ce dernier est tout de même responsable de 60 % des émissions de CO2 du Luxembourg en 2022, rappelle le Mouvement écologique. Il y a donc encore un sacré chemin à faire avant de voir les choses fortement s’améliorer. Il faut, selon les militants, maintenir les subventions publiques pour aider à acquérir ces véhicules électriques neufs souvent très chers. Mais pas n’importe comment! «À partir d’un certain prix d’achat d’une voiture (électrique), qui se situe plutôt dans la catégorie de luxe et dont le prix est très élevé, l’acheteur ne devrait plus être soutenu», selon le Mouveco. Une personne qui s’offre par exemple un véhicule de 60 000 euros ou plus peut assumer son choix sans aide publique, selon le Mouvement. D’un point de vue social, il convient également de réfléchir à d’autres mesures, comme le leasing social ou l’extension de l’aide aux voitures électriques d’occasion. La France a ainsi proposé une voiture électrique aux ménages actifs ayant de faibles revenus contre un loyer de 100 euros par mois. L’initiative, lancée au 1er janvier 2024, a été un réel succès et les 20 000 véhicules disponibles ont vite trouvé preneur. Il y a eu plus de 80 000 demandes, ont rapporté les médias français. Une expérience à lancer aussi au Grand-Duché?

Le Mouvement écologique demande, en outre, des mesures d’encouragement et d’autres mesures fiscales, comme l’introduction d’un système de malus, qui existe déjà en partie en France, aux Pays-Bas, mais aussi en Belgique. Lors des nouvelles immatriculations, les voitures thermiques émettant beaucoup de CO2 sont soumises à une taxe. L’objectif est double : le principe du pollueur-payeur est au moins partiellement respecté et la taxe a un effet incitatif pour que l’acheteur s’oriente vers un véhicule moins polluant. La France va encore plus loin en introduisant même une taxe supplémentaire sur le poids (à partir de 1,6 t), qui s’appliquera également aux voitures électriques à partir de 2025. Cela pourrait être un instrument utile pour le Luxembourg afin de contrer la tendance des véhicules toujours plus grands et plus lourds… et donc qui consomment toujours trop.

Le Mouvement écologique s’élève aussi contre les «subventions cachées» des «voitures de service». Pour lui, l’État investit des «dizaines de millions» de façon très contreproductive via les réductions d’impôt. Le Mouvement écologique plaide ainsi pour que les voitures à combustion ne puissent plus bénéficier d’un «avantage en nature», qui serait réservé uniquement aux voitures électriques particulièrement efficaces. Si cela n’était pas réalisable d’un point de vue juridique, le coefficient utilisé pour calculer le privilège des voitures de service devrait être fixé à un niveau bien plus élevé pour les moteurs à combustion afin d’avoir un caractère réellement dissuasif, selon le Mouveco. Une revendication qui tombe à point nommé puisque les dispositions actuelles en matière de subventions doivent être réformées d’ici juin par la coalition. Si toutes ces initiatives se concrétisent, l’Autofestival aura une autre saveur en 2025.