Emma Zimer, fondatrice de la société Nouma et experte de l’habitat participatif, a vu plusieurs de ses projets tomber à l’eau ces derniers mois, faute de réglementation adaptée et de financement.
C’est elle qui a fait naître le projet de la Villa Lorenz il y a cinq ans. Emma Zimer, fondatrice de la société Nouma, y croit dur comme fer : l’habitat participatif, qu’il soit dédié aux seniors ou intergénérationnel, est un modèle qui a de l’avenir au Luxembourg. Cependant, rien n’est encore prévu au niveau de la réglementation pour simplifier l’émergence de ces logements d’un nouveau genre.
Des difficultés auxquelles la jeune entrepreneuse a été confrontée sur le terrain, et qui ont fait capoter ses plans. «Sans cadre légal, ça complique tout. Il y a énormément de barrières, à commencer par le prix, et les alternatives n’existent tout simplement pas», déplore-t-elle.
Ainsi, un projet de six habitations lancé avec la Ville de Differdange est tombé à l’eau, parce que les dispositions du PAG ne prenaient pas en compte les spécificités de l’habitat participatif. «On aurait dû ajouter de nombreuses places de stationnement en fonction du nombre de résidents, ce qui n’avait pas de sens et faisait exploser les coûts», explique Emma Zimer.
Deux projets abandonnés faute de financement
Selon cette experte, ce qui fait défaut au Grand-Duché, ce sont des partenaires sérieux et engagés. Or, ni l’État ni les communes ne font l’effort. Des dispositions spéciales pourraient être instaurées au niveau de l’État pour ces projets, des terrains mis à disposition par les communes, un fonds dédié à ces investissements pourrait être créé, etc. «Le contexte n’aide pas», déplore Emma Zimer, alors que deux autres projets prévus à Kautenbach et Clervaux ne verront finalement pas le jour, faute de financement.
Même constat pour Astrid Lauterbach, la présidente de Beienhaus, association pour la promotion de l’habitat participatif pour seniors : «Ce n’est clairement pas une priorité pour les autorités. Or, pour que ça marche, il faut un groupe motivé, de l’argent, mais aussi du soutien», pointe-t-elle, estimant que les seniors sont perçus comme une charge pour la société.
L’ASBL Beienhaus pointe ainsi l’erreur des responsables politiques, qui n’anticipent pas les besoins en logement des aînés, alors que le vieillissement de la population luxembourgeoise s’accélère ces dernières années.