Qualification pour l’Euro ou pas, en mars, les Roud Léiwen joueront la Belgique en amical, début juin. Pour quoi faire ?
Que seront les Roud Léiwen, le dimanche 9 juin prochain, à 16 h, au stade Roi-Baudouin contre la Belgique, 4e meilleure équipe mondiale ? De simples faire-valoir qui donneront la réplique à un des favoris de l’Euro qui s’ouvrira cinq jours plus tard ? Ou une nation qualifiée pour la grand-messe continentale qui essaiera de traiter d’égal à égal?
La fédération belge s’en moque un peu : c’est elle qui a sollicité la FLF pour lui donner la réplique dans cette toute dernière ligne droite et alors que son premier adversaire à l’Euro sera justement la Slovaquie, qui n’a devancé les Roud Léiwen que de justesse dans leur groupe de qualification.
La dernière fois que les deux équipes s’étaient croisées, c’était il y a dix ans, juste avant le Mondial-2014 et Luc Holtz et ses gars n’avaient pas encore l’envergure nécessaire pour perturber une équipe alors emmenée par Eden Hazard, Vincent Kompany et Romelu Lukaku, auteur d’ailleurs d’un triplé à Genk (5-1). Le match n’avait pas été homologué par la FIFA parce que les Belges avaient fait entrer un remplaçant de trop sur le terrain mais ce jour-là, on avait touché du doigt l’immense gouffre qui séparait le Luxembourg d’un futur quart de finaliste du Mondial brésilien, malgré un but sublime d’Aurélien Joachim.
Il faut faire oublier le Portugal
Et en 2024 ? Qu’est-ce que cela va bien pouvoir donner ? Le Grand-Duché, au point où il en est et malgré les deux gifles que lui a infligées le Portugal l’année dernière (0-6 et 9-0), ne peut plus regarder ce genre de match amical comme une simple rencontre de gala. Il a désormais des choses à y prouver. En face, il y aura l’un des favoris de la prochaine joute continentale, De Bruyne et Doku (Manchester City), Lukaku (Roma), Trossard (Arsenal), Openda (Leipzig)… Et une valeur marchande d’un demi-milliard d’euros au bas mot qui remet sur la route du Grand-Duché un adversaire du standing des Lusitaniens.
Cela va permettre de remettre le couvert et de situer encore un peu plus clairement les Roud Léiwen à ce degré de compétitivité. Notamment avec un Leandro Barreiro qui sera alors sur le point d’intégrer les rangs du Benfica Lisbonne et éventuellement l’attaquant de pointe de Monza Dany Mota. Mais aussi un Maxime Chanot qui pourrait être remonté en Ligue 1 avec Ajaccio, un Yvandro Borges qui aura peut-être pris son envol en faisant de la statistique au NEC Nimègue, un Anthony Moris pourquoi pas (enfin) champion de Belgique avec l’Union Saint-Gilloise, un Christopher Martins (Spartak Moscou) qui aura dépassé les 200 matches professionnels… Cette colonne vertébrale-là mériterait en effet d’être retestée contre un monstre. Et de nous prouver qu’elle a franchi un cap majeur, comme semblent l’attester les 17 points de la précédente campagne.
Non, cette rencontre ne doit pas être regardée comme un beau cadeau de fin de saison mais comme un test majeur. Reste à savoir quelle en sera la nature. L’idéal, le rêve, ce serait qu’elle constitue un dernier galop d’essai avant de filer pour Dortmund où, neuf jours après le stade Roi-Baudouin, le vainqueur des barrages de Nations League affrontera la Turquie pour lancer le groupe F.