Quoi de neuf sous le grand soleil de Dubai ? Pas grand-chose, sinon absolument rien. Dans les salles climatisées du site de la COP28, les délégations des 194 États représentés et de l’Union européenne brassent de l’air. Pendant qu’une partie du monde hyperventile et que l’autre suffoque. Du reste, que fallait-il réellement attendre de cette énième conférence mondiale en terres émiriennes ? Toutes se suivent et se ressemblent à s’y méprendre. Des copies conformes. Rappelons que depuis l’accord de Paris, il y a huit ans, le monde ne parvient toujours pas à respecter l’objectif de limiter le réchauffement à +1,5 °C.
Début décembre, tous les acteurs se gargarisaient d’avoir impulsé un élan, avec l’adoption du fonds destiné à financer les pertes et dommages des pays les plus vulnérables. Le soufflé est déjà retombé. Chacun y est allé de sa promesse de débloquer des milliards et de tenir ses engagements, sans pour autant qu’une avancée concrète mette fin à la paralysie. Il règne au contraire un éternel climat de défiance, surtout entre ceux qui ont le pouvoir et ceux qui ne l’ont pas. Ceux qui vendent des hydrocarbures et ceux qui les achètent. Toujours le même refrain. Dans ce concert des nations, la cacophonie reste totale autour des énergies fossiles. Les réduire ou en sortir, personne n’est capable de choisir. Encore moins de s’entendre ne serait-ce que sur la formulation du texte ultime, attendu demain. Celui que tous applaudiront quand même à la fin, au moment où le rideau tombera sur le désolant spectacle.
Il ne reste qu’une poignée de réfractaires à convaincre, disait-on dimanche. Parmi lesquels «juste» les pétromonarchies du golfe Persique, emmenées par l’Arabie saoudite, et leurs alliés. L’Irak a ainsi prévenu que toucher à cet or noir si précieux «bouleverserait l’économie mondiale et augmenterait les inégalités». Le président de cette COP, Sultan Al-Jaber, par ailleurs patron de la compagnie pétrolière Adnoc, a exhorté les uns et les autres de revoir leurs priorités. Pas tant pour le bien de la planète que pour se targuer lui aussi d’un accord «historique», en frappant le marteau face à son auditoire. Comme l’an dernier. Et comme l’année prochaine, a priori en Azerbaïdjan.
Alexandra Parachini