Les dames poursuivent leur saison à Levi alors que les messieurs entament la leur à Zermatt-Cervinia.
Inédites, les descentes de Zermatt-Cervinia lancent ce week-end la saison masculine. Mais l’épreuve, au-delà de ses enjeux sportifs, a été rattrapée par les questions environnementales qui affectent l’avenir du cirque blanc.
Pour peu que la neige et le vent prévus laissent se tenir l’étape, déjà annulée l’an dernier, la «Gran Becca» s’annonce alléchante : première course transfrontalière de l’histoire, cadre majestueux face au Cervin, et record d’altitude. Une nouvelle destination avec deux descentes messieurs ce week-end et deux dames la semaine prochaine.
Artificialisation de la montagne
Et comme le géant de Sölden a été annulé chez les hommes en raison du vent, Zermatt-Cervinia proposera la plus belle des affiches : le duel entre le n° 1 mondial Marco Odermatt, double détenteur suisse du gros globe de cristal, et son dauphin norvégien Aleksander Aamodt Kilde. Odermatt, très satisfait de sa préparation après une saison époustouflante marquée par un record de points, remportera-t-il sa première descente en Coupe du monde? Ou se heurtera-t-il une nouvelle fois au colosse scandinave, vainqueur de six descentes sur le seul hiver dernier?
En attendant, le journal suisse 20 Minutes a relancé en octobre la polémique avec ses images de pelleteuses creusant le glacier du Théodule pour préparer la Gran Becca, pour partie hors du domaine skiable autorisé, a confirmé la justice valaisanne saisie par plusieurs associations. Zermatt-Cervinia illustre un peu plus l’artificialisation de la montagne pour y tenir des épreuves sportives, alors même que les effets du réchauffement y sont spectaculaires.
Le fluor préoccupe les dames
Chez les dames également, la protection de l’environnement fait parler. Les meilleures skieuses du monde, Mikaela Shiffrin et Petra Vlhova en tête, se retrouvent samedi en Finlande pour les premiers slaloms avec une nouvelle donne à gérer : le contrôle de la présence de fluor, désormais interdit, sur leur matériel. Ce qui avait valu il y a deux semaines, l’élimination à Sölden de la Norvégienne Ragnhild Mowinckel. Une disqualification qui a beaucoup fait parler, en raison d’un outil de test jugé peu fiable.
Pour les équipementiers et les techniciens chargés de préparer les skis, l’interdiction du fluor est une petite révolution. Si le fartage doit être complètement repensé, la nouvelle réglementation impose aussi une extrême vigilance pour éviter que du matériel puisse entrer en contact avec la moindre trace de produits interdits, ce qui avait été le cas pour Mowinckel.
À Levi samedi, les équipements des skieuses seront donc de nouveau très scrutés pour le premier slalom de la saison, où Mikaela Shiffrin et la Slovaque Petra Vlhova, 28 ans toutes les deux, devraient assurer le spectacle.