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CSV : «Un mandat clair pour former le prochain gouvernement»


Luc Frieden a réussi son pari de faire revenir le CSV au gouvernement. Sera-t-il aussi le prochain Premier ministre ?

Le CSV a toutes les cartes en main pour revenir au pouvoir après dix années passées sur les durs bancs de l’opposition. Luc Frieden, la tête de liste, est bien décidé à former une «forte majorité». Avec le DP ?

Il était peu avant 22 h, dimanche soir, lorsque Luc Frieden s’est frayé un chemin à travers les nombreux militants qui étaient réunis au centre polyvalent A Schommesch, à Oberanven. Un tonnerre d’applaudissements a accompagné la tête de liste du CSV, qui a réussi à placer son parti en position de force lors de ces élections législatives. «Les Luxembourgeoises et les Luxembourgeois ont parlé et le résultat est clair : le CSV est sorti premier des urnes dans les quatre circonscriptions. Nous avons obtenu un mandat clair pour former le prochain gouvernement», lance d’emblée l’ancien ministre. 

Après avoir été mis à l’écart en 2013 et 2018 par le trio DP-LSAP-déi gréng, le CSV sera cette fois incontournable. «Le résultat est bien meilleur que ce que nous prédisaient les sondages. Avec 29 % des voix et un tiers des députés, notre score est même remarquable au vu des temps que l’on vit», enchaîne un Luc Frieden souriant, mais pas euphorique.

Tout au long de cette soirée électorale, on a en effet pu avoir l’impression qu’un doute accompagnait toujours un parti qui, cinq ans plus tôt, avait raté le coche. Ce n’est qu’au fil des heures que l’ambiance s’est détendue, avec des militants moquant le score désastreux de déi gréng. «J’ai aussi une pensée pour les partis qui n’ont pas signé le résultat escompté. La campagne électorale s’est faite dans le respect», ne tarde pas à trancher Luc Frieden.

«Une forte majorité, un programme cohérent»

Dès dimanche soir, des premiers contacts ont été noués avec les têtes de liste du DP (Xavier Bettel), du LSAP (Paulette Lenert) et de déi gréng (Sam Tanson). Les verts écartés, il reste au CSV le choix entre les libéraux du Premier ministre sortant et les socialistes pour former une majorité à deux partis. «Le mandat que l’électeur nous a offert est clair. Il revient au CSV de former le prochain gouvernement. On ne va pas le faire du haut vers le bas ou en se montrant hautains. Les pourparlers seront à mener dans le respect afin de former une forte majorité qui s’appuiera sur un programme cohérent», souligne Luc Frieden. 

Entre les lignes, la préférence demeure pour une alliance avec le DP. Mais avec qui comme Premier ministre ? Chez les militants, on entend déjà que c’est bien Luc Frieden qui doit devenir le chef du gouvernement, avec Xavier Bettel comme ministre des Affaires étrangères. Les ténors du parti ont gardé le silence sur cette question. Mais avec potentiellement 35 sièges à la Chambre et des programmes plutôt compatibles, le ticket CSV-DP se dessine comme une option probable et crédible.

Dimanche soir, la joie et le soulagement étaient au rendez-vous à Oberanven. Une fois Luc Frieden parti pour la table ronde sur RTL Télé, le champagne a été sorti pour remercier les militants. Pourtant, c’est davantage le soulagement que l’euphorie qui a prédominé dans les rangs du CSV.

«Le CSV avec le DP, cela pourrait aussi très bien fonctionner au niveau national»

Serge Wilmes (élu en 3e position sur la liste Centre) : «Il suffit de jeter un regard sur la carte du pays. Quasiment l’ensemble du Centre est aux couleurs du CSV, y compris la ville de Luxembourg. Nous avons signé un très fort résultat, obtenu grâce au travail acharné de tous nos candidats et militants. Il nous reste à transformer l’essai, le plus dur reste à venir. On est comblés ce soir, mais le travail commencera dès demain. L’objectif doit être d’entrer dans le prochain gouvernement. La majorité sortante n’existe plus, c’est une bonne chose. Le CSV est devenu incontournable. Ce n’est pas à moi de dire avec qui une coalition doit être formée, mais ce que je peux dire, c’est que je travaille très bien avec le DP de Lydie Polfer à Luxembourg. Le CSV avec le DP, cela pourrait aussi très bien fonctionner au niveau national.»

Gilles Roth (co-tête de liste Sud) : «Notre objectif a été de ramener le CSV au gouvernement. Les jalons sont posés. On a tous tiré sur une même corde. Je suis vraiment soulagé. Je suis content de mon score personnel de plus de 31 400 voix. Je ne m’attendais pas à un tel score. C’est une grande satisfaction. Il y a un mois encore, personne n’aurait cru qu’on allait pouvoir maintenir nos 7 sièges dans le Sud. On a même réussi à améliorer légèrement notre résultat. Cela nous rend fiers. Notre équipe a été très soudée, avec peut-être moins de grands noms, mais l’esprit d’équipe a fait la différence. L’énorme quantité de suffrages de liste en témoigne.»

Christophe Hansen (co-tête de liste Nord) : «Nous sommes très satisfaits du résultat dans le Nord. On s’est présenté sans Ali Kaes et Marco Schank qui, par le passé, avaient récolté un grand nombre de voix. Nos neuf candidats ont formé une liste très forte, ce qui nous a permis de maintenir nos 4 sièges, ce qui n’était pas acquis d’office. Avec un tel résultat, il serait très difficile pour moi de ne pas revenir au Luxembourg. L’électeur m’a donné un mandat clair. Il faudra voir quelles seront les prochaines étapes, mais il est acquis que je ne vais plus rester très longtemps à Bruxelles.»

Léon Gloden (co-tête de liste Est) : «Notre objectif était de conserver nos trois sièges. Nous l’avons réussi avec brio, grâce à une équipe forte. Tous les candidats du CSV ont signé un bon résultat, aucun n’a démérité. Je constate aussi que mon score personnel est supérieur à celui du ministre libéral Lex Delles. Max Hengel et Octavie Modert ont également signé un très bon score. Nous sommes satisfaits et nous espérons que cette tendance positive se confirmera aussi à l’échelle nationale.»