La déception était grande aux Rotondes. Déi Gréng ont enregistré un score historiquement bas ce dimanche soir. Le parti est le grand perdant de ces élections. Ses cadres, K.O., accusent le coup.
«Sincères condoléances! », a lancé dimanche soir un militant vert à Jo Kox. Un trait d’humour face aux suffrages en chute libre. Déi Gréng plongent et au QG de campagne du parti, on craint le naufrage. L’ambiance n’est pas celle d’un enterrement, mais le calme cache une certaine fébrilité aux Rotondes. Les têtes de listes se sont mises en retrait. Ils prendront la parole plus tard.
C’est la douche froide. Les Verts reviennent aux résultats de leurs débuts. En 1989, ils parvenaient à décrocher quatre sièges. Si les résultats de ces élections se confirment, le parti devrait totaliser quatre sièges et ne pas constituer de groupe politique à la Chambre des députés. Leurs espoirs de faire partie du gouvernement s’envolent avec la perte de cinq sièges sur neuf obtenus en 2018. Au fil des projections, la tristesse s’installe dans la grande salle baignée de lumière verte. Déi Gréng évitent la noyade avec 8,5 % des voix. Soit une baisse de 6,6 % par rapport à 2018 (15,12 %).
Le parti écologiste a perdu ses sièges au nord et à l’est. Dans le sud, il enregistre 6,9 % et perd -7,8 % des voix par rapport aux dernières élections législatives. Le retrait de Félix Braz et l’affaire Traversini sont-ils la raison de cette dégringolade ? Déi Gréng parviennent toutefois à en conserver deux. Ils devraient aller à Meris Sehovic et à Joëlle Welfring. Au centre, le parti engrange 11,65 % des voix (-4,55 %) et deux sièges qui seront occupés par Sam Tanson et François Bausch.
Dans la vie, il y a des hauts et des bas. Nous vivons manifestement un bas
«Déçus» et «analyser», de François Bausch à Sam Tanson en passant par les militants et les candidats, tout le monde à ces mots à la bouche. Les raisons de cet échec dans les urnes devront être analysées dans les jours à venir. «Nous avons fait un bon travail au gouvernement. Nous vivons en démocratie et devons accepter le choix des électeurs», indique François Bausch, tête de liste et ancien ministre.
«Nous allons sans doute avoir un gouvernement très conservateur, CSV et DP. Il faudra une opposition très forte et nous espérons avoir une fraction.» S’il est trop tôt pour tirer les enseignements des résultats de ces élections législatives, François Bausch estime que le résultat de son parti est dû à une tendance générale à la droitisation de la société et au greenbashing. «La société est en crise permanente. Les gens sont fatigués. Pour les populistes, il est facile de chercher des boucs émissaires pour ces crises. C’est malheureux, mais cela a fonctionné.»
Même son de cloche de la part de sa colistiaire, Sam Tanson, à qui les mots manquent. «Trop tôt pour analyser», «mouvement vers la droite», «score historiquement bas»… «Toute l’équipe a énormément travaillé. Dans la vie, il y a des hauts et des bas. Nous vivons manifestement un bas», lance-t-elle, triste après avoir été largement applaudie par les personnes présentes dans la salle. «Ma déception est d’autant plus grande quand je considère votre engagement de ces derniers mois», constate celle qui aurait «voulu que vous applaudissiez de joie». «Merci à chacun de vous (…), merci aussi à nos électeurs.»
L’émotion est palpable. «Nous continuerons de nous battre pour défendre une politique qui place les individus en son centre, qui n’oublie pas la biodiversité et le climat, qui s’engage pour la justice et pour laisser un monde plus beau à nos enfants», poursuit-elle. «Nous allons regarder très précisément ce que le prochain gouvernement fera pour défendre ces thématiques. Nous n’hésiterons pas à être là pour lui rappeler les engagements que nous avons pris au nom des générations futures.» Déi Gréng ne se laisseront pas reléguer dans un coin sur les bancs de l’opposition. Ils ont perdu une bataille et pas la guerre.
«Continuer à mettre le doigt là où ça fait mal»
Meris Sehovic, président déi gréng
«Il est trop tôt et trop difficile de faire une analyse. Le fait est que quand nous avons dû prendre des responsabilités gouvernementales il y a 5 ans, nous n’avons pas eu peur de nous attaquer à des ressorts difficiles comme le logement, l’énergie en pleine crise, la défense, la sécurité intérieure… Nous avons pris des décisions courageuses qui pouvaient déplaire à certains.»
«Le résultat n’est pas celui auquel nous nous attendions», souffle Meris en coulisses. «L’analyse interviendra dans les prochains jours.» Déçus les verts, oui. Leurs résultats aux élections communales laissaient déjà entrevoir cette tendance. «Notre pays encaisse un virage à droite. Cela me cause des soucis et cela doit causer des soucis au pays qui a toujours été marqué par l’ouverture vers l’autre, sa tolérance et son multiculturalisme. Il faut combattre cette tendance. Les Verts devraient être les garants de ces valeurs, ainsi que de la démocratie. Nous avons essayé de le montrer lors de cette campagne, mais nous n’y sommes pas assez bien parvenus. Mais nous continuerons à défendre les valeurs fondamentales de ce qui fait l’essence du Luxembourg.»
Djuna Bernard, présidente déi gréng
«C’est une immense défaite. Nous nous trouvons avec quatre ou cinq sièges, mais peu importe, nous continuerons de mettre le doigt là où cela fait mal pour les électeurs qui croient en nos principes.»
François Benoy, conseiller communal Luxembourg-Ville :
«Les résultats sont loin de ceux que nous ambitionnions et de nos attentes, mais peu importe le rôle que nous allons devoir assumer, nous ferons tout pour défendre la protection du climat et de la biodiversité, ainsi qu’une société plus égalitaire. Nous défendrons les thématiques pour lesquelles nous nous sommes engagés ces dernières années.»
Le problème des verts, et pourtant moi je suis un de leurs électeurs aussi par conviction d’une nécessité de changement, c’est le fait d’inverser, – comme le LSAP – les principes de l’état de droit, en faisant de toute initiative personnelle ou privée (comme la construction d’une maisonnette) un péché capitale qu’il faut expier via des études… Et entretemps, cette folie burocratique se retourne contre l’investissement public, si les communes se pleignent d’avoir gaspillé 2 Mio d’Euros rien que ces études d’impact.
BREF: Il faut en revenir au sens du pragmatique et la présomption d’innocense avec charge de la preuve à l’autorité étatique… En effet, on ne peut plus se permettre de vouloir sauver tout milan ou toute chauve-souris!
Les verts ne comprennent pas et accusent le greenbashing…ce ne sont pourtant pas les greenbashers,fans de ferrari et autres climatsceptiques qui les ont deserte car ces mauvaises gens n ont jamais vote vert.
Le chef Bausch devrait plutot s interroger sur sa decision de passer du pacifisme au livreur d armes a l ukraine.