La plupart des joueurs recrutés en dernière minute du mercato viennent de très gros clubs et ont déjà évolué haut. Mais lesquels vont enfin pouvoir commencer ?
Le Swift? Zedadka est là, mais les autres…
Allez au Galgenberg, dimanche! Vous devriez pouvoir y admirer les premiers pas de Karim Zedadka, couloir gauche et successeur désigné de l’énormissime Rayan Philippe, meilleur buteur et passeur de la saison passée. Carlos Fangueiro tempère quand même : ce n’est pas parce que l’attaquant est champion d’Italie en titre avec Naples (3 matches disputés), ce qui est fou à l’échelle de la DN, qu’on remarque une énorme différence avec le reste de l’effectif.
Mais «il cherche le duel, il cherche à éliminer et, physiquement, il est prêt!». Ce n’est pas le cas du tout pour Bridge Ndilu. Arrivé en provenance de Nantes, fort de 6 matches de Ligue 1 et 17 de Ligue 2, l’avant-centre est totalement à court de préparation et n’a pas pu jouer le moindre amical durant la trêve internationale. Il en a encore pour trois semaines de travail intensif avant d’être dans les standards requis et alors, l’on verra «un joueur qui n’est pas d’une grande mobilité, mais d’une grande intelligence de déplacement», dixit son coach.
Enfin, l’international tunisien Malek Baayou n’est lui… pas encore arrivé au Grand-Duché pour, apparemment, des problèmes administratifs. Mais il a été promis à Fangueiro que le milieu de terrain récupérateur débarquerait dans les jours à venir.
Pétange a pris du multitâche
Il n’y aura pas de Mathys Saban à Wiltz, dimanche, alors que le joueur de l’AS Saint-Étienne, déjà apparu 3 fois en L1 et 3 fois en L2 à 21 ans, semblait déjà rentrer dans la peau de l’Abreu du côté droit : «Je suis certain qu’avec sa vitesse, il va vite faire des différences… mais il s’est blessé ce jeudi», se désole Yannick Kakoko.
Le technicien, séduit par le volume de course d’Henri Dupays (dans l’antichambre de la L2 à Amiens à 19 ans) au milieu, lui cherche encore un poste préférentiel tandis que Maiky de la Cruz, international équatorien U20 venu lui de la L1 et de Reims, pourrait, lui, s’élancer d’emblée : Jérémy Mawatu, son concurrent au poste, à gauche, est douteux.
«Il faudra être patient avec lui, analyse Kakoko. Même moi qui avais grandi à Sarrebruck, j’ai eu besoin d’un temps d’adaptation. Alors lui dont la famille est en Amérique du Sud… Mais il est très puissant et c’est évident qu’il a le niveau DN.»
Aucun doute non plus sur Wilson Kamavuaka, qui pèse 5 matches de Bundesliga avec Nuremberg, 59 matches de 2e Bundesliga (Jahn Regensburg et Darmstadt) et 63 matches de D1 belge, grecque et autrichienne : «Il a un leadership qui va nous faire du bien, mais il lui faut retrouver la forme.» Pour le Germano-Congolais, qui peut jouer tous les postes de l’axe, il faudra peut-être patienter.
Wiltz est fan de sa mentalité allemande
Deux renforts de poids dans le Nord et qui, eux, sont prêts : Victor Gorny, 21 ans, a une saison de Regionalliga dans les jambes avec Hanovre et Max-Peter Klump, 24 ans, en a lui… cinq avec Wolfsburg, Cologne et le Dynamo Berlin.
Le premier est «toujours dans le premier contrôle sens du but, obnubilé par l’idée de marquer» et constitue un relais de Romeyns. Le deuxième est «le remplaçant de Giargiana». Et un titulaire potentiel immédiat? Mais pour David Vandenbroeck, la différence est évidente à l’entraînement : «C’est un cliché, mais ils amènent la mentalité allemande. Ils sont secs dans les duels, amènent une mentalité de compétiteurs. Une nouvelle facette. Une nouvelle perspective.» Le meilleur recrutement last minute de DN pour ce qui est d’être immédiatement performant?
Bah-Lhéry, le Progrès s’en félicite
Inutile de présenter Issa Bah, revenu en fin de mercato de Venise où il était allé en 2021… et de trop questionner Jeff Strasser au sujet de Yanis Lhéry : soucieux de préserver l’effet de surprise, mais aussi son joueur, le technicien se refuse «à parler de lui dans le journal sans qu’il ait eu la possibilité de se mettre à l’œuvre».
Arrivé de Saint-Étienne, où il évoluait en équipe réserve en National 3, le Français, passé par les sélections U16 et U17 de son pays, peut, à la manière d’un Antoine Mazure, jouer devant, derrière l’attaquant comme sur un côté. S’il «faut encore (le) développer», il vient, au même titre que Bah, entré dans le dernier quart d’heure à Pétange avant la trêve, densifier un secteur offensif où Natami, Muratovic, Mazure, Bastos, Figueiredo, Sanali, Jarmouni, Mixtur postulent déjà.
Leur arrivée et le retour de blessure de Sanali doivent ainsi «augmenter la concurrence et tirer tout le monde vers le haut, apprécie Strasser. C’est toujours bien d’avoir le choix sur les positions offensives, surtout avec les cinq changements en vigueur désormais. C’est intéressant de pouvoir changer au cours d’un match.» Mais pour les défenses adverses, cela promet d’être éprouvant.
Mondercange s’arme de patience
À force de le voir courir seul autour du terrain, Samy Smaïli a fini par convier Zinedine Labyad à intégrer la séance d’entraînement, jeudi. Histoire «qu’il sente un peu le groupe» et parce que Mondercange «travaillait devant le but», la spécialité supposée du garçon.
Passé par les réserves du Celta Vigo (Espagne) et Grenoble, l’attaquant de 23 ans, apparu une fois en Ligue 2 en juillet 2021, «serait titulaire s’il était dans les mêmes dispositions qu’à Troyes», où il a été formé jusqu’en 2018. Mais puisqu’il «n’a pas joué depuis un an», il faut surtout «le retaper et l’aider à retrouver son niveau» pour l’instant.
La patience est également de mise pour le pari franco-turc Ibrahim Carlak (21 ans), un autre avant-centre relancé par le FCM après un an et demi en Turquie, puis près d’un an de chômage (depuis novembre 2022). L’entraîneur du FCM ne s’affole pas pour autant : «On a ce qu’il faut offensivement.»
FCD03 : Arlindo, Nagera et Suso pas prêts, mais…
Kenny Nagera (21 ans) et Moussa Suso (20 ans) ont beau n’être ni «des joueurs d’expérience» ni «à 100 %», puisqu’«ils n’ont pas joué cette saison», Pedro Resende aimerait beaucoup pouvoir compter sur eux dès ce week-end à Strassen.
L’ancien Parisien Nagera, capable de «jouer aux trois postes de devant» et de «prendre la profondeur», est le remplaçant numérique d’Amine Naïfi (parti à Sarrebruck), et affiche une polyvalence aussi appréciable que celle d’Arlindo Barbosa (19 ans), rapatrié de Pescara (Italie), «qui peut jouer ailier comme piston», mais… «n’a pas joué depuis longtemps».
L’ex-Strasbourgeois Suso, du haut de son mètre 87, fait un successeur tout désigné à Érico Castro (vendu à Maribor), même s’il n’a pas l’«expérience, la façon de jouer, de garder le ballon, de se placer» de l’Angolais. Lui comme Nagera et Barbosa suscitent en tout cas l’espoir chez Resende : «Ce sont des joueurs qui vont nous aider dans le futur.»