Un sondage sur les langues au Luxembourg est en ligne depuis le mois de juin. Rédigé dans le cadre de sa thèse par un chercheur luxembourgeois de l’Uni, Lou Pepin, il s’adresse aux frontaliers et frontalières.
Pays multiculturel par excellence, le Grand-Duché se distingue de la plupart des pays européens avec ses trois langues officielles et ses natifs capables de soutenir une conversation aussi bien en luxembourgeois qu’en français ou en allemand. Cette situation est régulièrement décortiquée dans des rapports et autres travaux de recherche. Mais si la langue employée au travail ou à la maison par les résidents est l’objet de nombreuses études, les publications se font plus rares quand il s’agit de connaître les habitudes linguistiques des quelque 220 000 frontaliers qui viennent travailler dans le pays chaque jour. Pourtant, écrit Lou Pepin, «les langues ne sont pas seulement importantes en tant que moyen de communication, mais aussi dans la façon dont nous traitons et percevons les gens».
Ce jeune chercheur luxembourgeois de 28 ans a donc décidé de rédiger une thèse sur le sujet des frontaliers et les langues au Luxembourg. « Il s’agit de découvrir comment ce groupe perçoit les différentes langues, le multilinguisme et les interactions avec les gens du Luxembourg de même que comment ces aspects influencent leur quotidien.» Son but, en plus bien évidemment de contribuer à la recherche, est de montrer objectivement la situation, et pourquoi pas, inspirer la politique en direction des frontaliers.
Il a entamé ses travaux en juillet 2022 en commençant tout d’abord par des entretiens, lors d’une phase pilote. Il a ainsi pu évaluer la pertinence d’un sondage qu’il venait de créer. «Ce qui m’a surpris en tant que Luxembourgeois pendant ces interviews, c’est que les frontaliers interrogés défendaient la langue luxembourgeoise.» Même s’ils s’étaient vu reprocher, en parlant avec un de leurs clients dans le cadre de leur travail, par exemple, de ne pas pratiquer la langue de Dicks, ils n’en avaient pas pris ombrage.
Depuis le mois de juin, le sondage est en ligne et les réponses des frontaliers sont attendues avec impatience. Plusieurs institutions l’ont relayé, comme la maison du Luxembourg de Thionville ou le LCGB. Lou Pepin vise «les 400 formulaires remplis en septembre» et espère «atteindre, dans l’idéal, les 1 000». Le questionnaire, auquel on répond en une quinzaine de minutes, est divisé en trois parties : la situation linguistique au Luxembourg, l’opinion des frontaliers sur le Luxembourg et le multilinguisme, et enfin l’opinion des frontaliers sur les langues au Luxembourg.
Les participants pourront remporter des chèques-cadeaux, mais surtout être utiles à la recherche sur un sujet assez sensible, puisque, comme l’explique le doctorant, «la langue peut être instrumentalisée pour exclure l’autre».
Pour participer au questionnaire, cliquez ici. Et là, vous trouverez une affiche avec plus d’informations.