Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le match aller de mercredi contre St. Patrick’s a permis d’en savoir plus sur des Dudelangeois new-look. Et au F91, sorti vainqueur (2-1), de lever certains doutes.
Une équipe, de surcroît la plus titrée du pays au XXIe siècle, qui perd huit tauliers dont six titulaires indiscutables (Fox, Skenderovic, Kirch, Morren, Sinani, Magno, plus Joubert et Vova) durant l’été fait automatiquement un parfait objet de curiosité. Une curiosité que la réception victorieuse (2-1), mercredi au 1er tour aller de la Conference League, des Irlandais de St. Patrick’s Athletic, a en partie permis d’étancher.
Un système inchangé
C’était l’une des interrogations escortant la préparation estivale dudelangeoise : au vu des nombreuses pertes essuyées par le F91 cet été, et notamment de Kirch côté gauche et de Sinani à la mène, deux des hommes pour qui ce système semblait particulièrement taillé, le 3-4-1-2, socle des nombreux succès conquis sous Carlos Fangueiro, avait-il encore une raison d’être sous Jamath Shoffner ? Ou l’Américain allait-il profiter du remaniement d’effectif pour faire table rase du passé et imposer un autre système ?
Mercredi, la réponse est tombée, avec un schéma inchangé, sinon au niveau des hommes, les ex-jokers Agovic et Freire s’installant devant la défense pour pallier les départs de Morren et Vova et l’absence de Bojic, et la majeure partie des recrues remplaçant les partants : Desprez à la place de Fox dans les buts, Delorge à celle de Skenderovic (suppléé comme «libéro» par un Decker recentré), le polyvalent Kuete sur l’aile de Kirch, Van Lingen dans le costume de 10 de Sinani et Roemer devant faire oublier Magno aux côtés de Hadji.
Coup tactique d’un soir ou véritable indication pour les prochains mois ? Les entrées de Schaus et Thomas, plutôt des ailiers de métier, à des postes de piston droit et d’attaquant qu’occupaient ceux qu’ils remplaçaient (Ouassiero et Roemer) constituent peut-être un élément de réponse.
DES RECRUES À REVOIR
Si les deux renforts néerlandais, Van Lingen et Roemer, ont réussi leur première, en se montrant disponible et travailleur pour le premier, en faisant parler sa mobilité et sa vitesse pour le second, et en marquant chacun un but qui placent le F91 en ballottage légèrement favorable avant le retour à Dublin, il faudra patienter quelque temps – quelques jours ? – pour mesurer le degré d’adaptation des autres recrues de l’été, et leur réel impact sur le jeu dudelangeois.
La faute, notamment, à une opposition irlandaise en deçà des attentes. S’il a fait proprement ce qu’il a eu à faire, Desprez n’a pas franchement été sollicité jusqu’au but de la 93e où il ne peut rien, un constat qui vaut aussi pour Delorge, derrière, et Kuete à gauche. Quant à Schaus, il n’a disputé qu’un gros quart d’heure à un poste (encore?) inhabituel de piston. Et l’ex-Rodangeois Luka Rakic n’a même pas joué, lui.
Les ANCIENs au diapason
À l’inverse, les rares rescapés du onze de l’an dernier ont montré l’exemple et réalisé des parties abouties qui laissent supposer qu’ils peuvent s’affirmer comme des cadres cette saison. Si la défense a montré quelques signes de fébrilité, Decker, placé au cœur de celle-ci, s’y est comporté en patron. S’il fallait sortir trois noms du lot, le sien figurerait probablement dedans, avec ceux de Roemer et… Ouassiero, auteur d’un match plein à droite ponctué de la passe décisive à Van Lingen sur le 1-0.
Quant à Hadji, s’il n’a pas marqué malgré deux occasions à 1-0 (57e, 70e) et une à 2-0 (88e), il est monté en puissance au fil des minutes, a beaucoup bossé et pesé sur la défense irlandaise. Idem concernant la «multiprise» Agovic, véritable 12e homme de Fangueiro, qui a signé un match sérieux au milieu, et Sidibé et Freire, moins utilisés la saison passée. Malgré quelques maladresses, le premier a semblé plus serein que ces derniers mois et fait le job, derrière. Son déchet technique passager n’a pas empêché le second, promu capitaine (pour un match ou la saison?) d’être à l’origine du second but et de se montrer très présent dans les duels et à la récupération.
Du Répondant physique
D’aucuns voyaient ce F91 remanié et rajeuni se faire bouger par les Irlandais, dont le fighting spirit fait supposément partie de l’ADN, et imaginaient même ce facteur faire basculer la double confrontation entre Dudelangeois et Dublinois en faveur des seconds. À mi-chemin, force est de constater que le F91 a répondu plus que présent dans ce domaine, où Vincent Decker, prompt à aller au mastic ou à se «chauffer» avec son vis-à-vis, a notamment fait office de chef de meute.
Dans son sillage, Freire s’est démené et a constamment mis les pinceaux, Van Lingen n’a jamais hésité à aller au duel et Hadji, devant, a le plus souvent pris le dessus sur ses gardes du corps. De bon augure avant le retour dans l’enfer de Richmond Park, mais aussi pour la suite de la saison : ce F91 a du cœur, de l’impact et du caractère.
