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Le président turc s’offre un meeting à Strasbourg


Le président Erdogan a été accueilli comme une rock star par une foule scandant son nom et une marée de drapeaux turcs. (Photos AFP)

Environ 12 000 personnes sont venues écouter le président turc islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan dimanche à Strasbourg, lors d’un rassemblement contre le terrorisme, pointé par ses opposants comme un meeting électoral avant les législatives du 1er novembre.

Accueilli comme une rock star par une foule scandant son nom et une marée de drapeaux turcs, le président Erdogan a fustigé « les gens qui menacent notre pays avec des armes, avec des bombes » et qui veulent entraîner la Turquie « dans les tunnels sombres du terrorisme ». « Le parti qui s’appuie sur le terrorisme n’est pas le représentant de nos frères et sœurs kurdes », a-t-il affirmé, promettant de poursuivre les terroristes « jusque dans les montagnes ».

Ce rassemblement a attiré des participants venus de France et d’Allemagne mais aussi de Suisse et de Belgique, selon les organisateurs. Officiellement, « ce n’est pas un meeting politique », a insisté auprès Yasin Sayin, porte-parole de l’événement et responsable jeunesse en Alsace de l’Union of European Turkish Democrats.

erdogan

Après avoir longuement abordé la menace que fait peser le « terrorisme » sur l’unité de la Turquie, Erdogan a ensuite tracé implicitement un bilan de ses années au pouvoir, évoquant la situation économique et la construction d’universités et d’hôpitaux.

« C’est à vous d’éradiquer le terrorisme dans les urnes le 1er novembre », a-t-il lancé en guise de conclusion. Le président turc a également profité de ce déplacement en France pour pointer des « discriminations croissantes » en Europe à l’égard des étrangers et déplorer que dans « ce continent qui prétend détenir la plus grande civilisation au monde », les pays aient « longtemps fermé leurs cœurs aux réfugiés venant de Syrie ».

Contre-manif des Alevis

Parallèlement, une contre-manifestation, organisée au centre de Strasbourg à l’appel de la Fédération Union des Alevis de France pour signifier à Erdogan « qu’il n’est pas le bienvenu à Strasbourg, capitale des droits de l’Homme », a réuni environ 1 500 personnes. « Le président turc devrait être au-dessus des partis, mais là il organise un meeting électoral », a dénoncé Erdal Kiliçkaya, président de la fédération.

AFP/A.P